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Anxiolytiques

Anxiolytiques

Les Français consomment deux fois plus d’anxiolytiques que leurs voisins européens. Pas question de prendre ces comprimés à la légère…

Le principe

Les anxiolytiques (juxtaposition des mots « anxiété » et « lyse », pour destruction ou dilution) appartiennent à la famille des psychotropes. Ils agissent sur le fonctionnement psychique, en l’occurrence pour combattre le stress et l’anxiété. Ces réactions, normales face à certaines situations, peuvent devenir omniprésentes et pathologiques. Dans ce cas, ces petites pilules peuvent apporter une aide précieuse, à condition de ne pas en abuser.

« Il faut utiliser ce médicament du cerveau avec la prudence qu’il nécessite. Il modifie une partie de la chimie cérébrale, un équilibre extrêmement fragile », explique le Dr Jean-Paul Chabannes, psychiatre.


Quelle posologie ?

Environ 11,5 millions de Français ont consommé au moins une fois un anxiolytique en France en 2012, une surconsommation due en partie à des durées d’utilisation non respectées.

Plus des trois quarts des personnes qui prennent des anxiolytiques en consomment sur des périodes supérieures à six mois. Mais la durée maximale recommandée est d’un mois ! Une consommation au long cours peut entraîner des effets délétères :

  • troubles de la mémoire,
  • vertiges,
  • fatigue,
  • somnolence,
  • relâchements musculaires,
  • chutes chez les personnes âgées

et surtout des dépendances pouvant entraîner des états de manque (syndrome de sevrage).

Sevrage et dépendances

Pas question d’arrêter le traitement brutalement au risque d’entraîner un effet rebond : une réapparition exagérée des symptômes (anxiété, insomnie). Seul un sevrage progressif, avec une diminution très graduelle des posologies quotidiennes, évite ce risque.

D’autres facteurs peuvent favoriser l’installation d’une dépendance, l’association à d’autres médicaments ou à la prise d’alcool. Formellement contre-indiqué, le mélange alcool-anxiolytique peut entraîner des effets secondaires :

  • insomnie,
  • amnésie,
  • dégradation des cellules des reins, du foie, du cerveau,
  • etc.

Attention à la conduite et à la manipulation de machines car une somnolence peut être observée. Enfin, quel que soit le psychotrope utilisé, il traite les symptômes d’un malaise mais jamais les causes.


Quelle alternative ?

Une thérapie non médicamenteuse (psychothérapie, psychanalyse, thérapie comportementale et cognitive…) aide à identifier l’origine d’un mal-être et à accompagner la guérison. N’hésitez pas à vous rendre à une consultation psychiatrique.

En l’absence de troubles avérés, une bonne hygiène de vie constituée par :

  • un sommeil de qualité,
  • un bon équilibre alimentaire,
  • une tempérance ou abstinence vis-à-vis de l’alcool, du café, du tabac,
  • la pratique d’une activité physique, etc.)

contribue à diminuer le stress et l’anxiété.

 

 Sources

- Etat des lieux en 2013 de la consommation des benzodiazépines en France – Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM)

- Le bon usage de médicaments psychotropes,
rapport de l’Office parlementaire d’évaluation des politiques de santé (OEPS), 2006.

- Les Médicaments psychotropes en 70 questions,
Jean-Paul Chabannes, Retz, 2007.

- Dr Jean-Paul Chabannes,
psychiatre au centre hospitalier de Saint-Égrève à Grenoble.

Auteur(s): Anne-Sophie PREVOST, journaliste - Mise à jour jeudi 05 juillet 2018