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Infections urinaires

Infections urinaires

Presque toutes les femmes sont ou seront touchées par cette pathologie dans leur vie : la cystite est bénigne mais douloureuse.

Envie obsédante et continuelle d'uriner, sensation de brûlure pendant la miction (action d’uriner), douleur dans le bas-ventre, presque toutes les femmes ont connu au moins une fois dans leur vie cette infection de la vessie appelée cystite. En France, elles sont près de trois millions à consulter chaque année pour cette pathologie.

La cystite est liée à la féminité

Rares sont les hommes qui sont touchés par la cystite. Sa survenue presque exclusive chez les femmes s'explique par l'anatomie : les voies génitales et urinaires sont proches, et l'urètre féminin (petit conduit permettant de vider la vessie) mesure seulement trois à quatre centimètres, contre une vingtaine chez l'homme. La contamination se produit souvent par simple voisinage. Les germes intestinaux ou vaginaux remontent par l'urètre le court chemin qui les sépare de la vessie où ils vont se multiplier et provoquer une infection.

De plus, la cystite est souvent liée à la vie sexuelle. La première inflammation peut même survenir lors du premier rapport. C'est la classique cystite de la lune de miel. Par la suite, les modifications hormonales de la grossesse les favorisent aussi. Heureusement, elles ont tendance à s'estomper après l'accouchement. Plus tard, les modifications hormonales après la ménopause prédisposent à nouveau à ce type d'infection.

Antibiotiques

Le traitement de la cystite a connu une évolution importante ces dix dernières années. Finies les prescriptions longues d'une dizaine de jours. Aujourd'hui, de nouvelles molécules antibiotiques permettent un traitement monodose c'est à dire en une seule prise. L'antibiotique, très puissant, agit pendant trois jours dans l'organisme. En 24 à 48 heures tout rentre dans l'ordre. Les cystites se soignent donc généralement facilement.

Mais, le principal problème est celui des récidives fréquentes. 30 % des femmes ont une nouvelle crise moins de trois mois après le premier épisode infectieux et 75 à 80 % moins de deux ans après. Car non seulement la cystite n'immunise pas contre les infections urinaires futures, mais au contraire tout antécédent d'infection urinaire basse augmente le risque de récidive.

Plusieurs équipes de chercheurs dans le monde s'attachent à mettre au point un vaccin contre Escherichia Coli, une bactérie responsable de la majorité des infections urinaires. De premiers essais cliniques ont été réalisés mais aucun vaccin n’est à ce jour commercialisé. 

Attention aux complications

Chez l'homme, des envies fréquentes ou pressantes, des difficultés à l'émission d'urine, des douleurs dans le bas-ventre... sont souvent les signes d'une infection de la prostate. Survenant brutalement, la prostatite est généralement accompagnée d'une forte fièvre. Un traitement antibiotique sur une période assez longue (4 à 6 semaines) est souvent nécessaire pour obtenir la guérison. Une interruption trop précoce expose aux récidives.

Chez l'homme comme chez la femme, les microbes remontent parfois les voies urinaires et infectent les reins. C'est la pyélonéphrite. Cette infection peut s'aggraver très rapidement et se compliquer d’un choc septique (qui produit l’infection). N’hésitez pas à consulter si les troubles s'accompagnent d'une fièvre supérieure à 38°C et de douleurs lombaires.

Des mesures simples mais efficaces pour éviter les infections urinaires

Un certain nombre de précautions peuvent limiter les risques d'infection urinaire :

  • boire de l'eau en abondance. Au moins un litre et demi par 24 heures, régulièrement réparti sur la journée,
  • surtout ne pas se retenir d'aller aux toilettes. Uriner dès que le besoin se fait sentir et au moins toutes les trois heures,
  • pour les femmes, les relations sexuelles constituant souvent le facteur déclenchant, il est primordial d'uriner systématiquement après chaque rapport. Toute infection du vagin favorise aussi les cystites,
  • attention aux effets pervers des toilettes intimes trop perfectionnistes. Si un défaut d'hygiène paraît favoriser l'infection, une hygiène trop rigoureuse a le même effet. Les excès de produits antiseptiques agressifs, de certains déodorants intimes ou d'injections vaginales trop fréquentes perturbent la flore bactérienne locale normale et favorisent le développement des bactéries intestinales. La toilette intime se fait à l'eau et au savon, neutre ou surgras, au maximum matin et soir,
  • l'essuyage après chaque miction doit être réalisé d'avant en arrière et non l'inverse,
  • évitez le port de pantalons serrés, de sous-vêtements en fibres synthétiques ou de collants à même la peau qui favorisent la transpiration et la multiplication des bactéries cutanées. Les sous-vêtements en coton sont préférables.

Infections urinaires, comment les prévenir ?

En matière de prévention des infections urinaires, l’égalité des sexes n’existe pas. Pour un homme, l’infection urinaire est peu fréquente, et lorsqu’elle survient, les causes restent souvent indéterminées. On sait cependant qu’avant 50 ans, cela peut être dû à un rapport sexuel non protégé. Passé cet âge, l’hypertrophie de la prostate peut être incriminée. Ainsi, les hommes n’ont que deux recommandations à suivre pour prévenir une éventuelle infection urinaire :

  • boire suffisamment d’eau (1,5 litre par jour environ) ;
  • se protéger lors de rapports sexuels avec un nouveau partenaire.

Deux préceptes qui s’ajoutent à la longue liste des conseils de prévention adressés aux femmes. Celles-ci sont en effet plus sujettes aux infections urinaires, pour des raisons anatomiques mais également biologiques. Ainsi, une femme enceinte est plus touchée en raison de la pression exercée par le bébé sur le système urinaire. La ménopause amplifie également le risque, tout comme l’utilisation du diaphragme comme contraceptif. Les femmes doivent donc boire suffisamment, se protéger lors de rapports sexuels avec un nouveau partenaire et :

  • lutter contre les troubles intestinaux, constipation comme diarrhée ;
  • toujours s’essuyer d’avant en arrière après la selle ou après avoir uriné et utiliser de préférence un papier hygiénique hypoallergénique (non parfumé) ;
  • laver régulièrement les régions anales et vulvaires en évitant les produits trop agressifs (déodorants ou parfums intimes, douches vaginales, huiles et mousses de bain, etc.). Le mieux reste, si possible, d’effectuer une toilette après les selles. Mais attention à ce qu’elle ne soit pas trop énergique car cela risquerait d’abîmer les muqueuses ;
  • éviter les pantalons trop serrés et les sous-vêtements en fibres synthétiques, ceux-ci favorisant la transpiration et donc le développement des germes. Au quotidien, privilégier plutôt la lingerie en coton ;
  • lors de rapports sexuels, veiller à la bonne lubrification en utilisant si besoin un lubrifiant soluble à l’eau ;
  • ne pas se retenir d’uriner, surtout après un rapport sexuel.
 

Sources

- Hôpital universitaire de Genève
- www.passeportsante.net
- Collège québécois des médecins de famille
- L’infection urinaire
Impact Médecin Hebdo, novembre 1999
- Les récidives
Impact Médecin Hebdo, janvier 1999

Auteur(s): Emmanuelle BILLON-BERNHEIM, journaliste - Mise à jour mardi 18 juillet 2017

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