Il a du mal à lire, confond certaines lettres, ne reconnaît pas les mots…Et s’il était dyslexique ? Souvent entendu, parfois utilisé à tort et à travers, ce mot « dyslexie » est loin d’être anodin…
Formé de dys impliquant un dysfonctionnement et du grec lexis signifiant mot, la dyslexie concernerait 5% des enfants. C’est un trouble spécifique, durable et persistant de l’apprentissage de la lecture chez un enfant d’intelligence normale en l’absence de trouble sensoriel, psychologique ou déficit socioculturel.
En lecture, les erreurs sont fréquentes et persistantes malgré l’avancée dans l’apprentissage. Lecture hachée et lente, découpage aléatoire des mots, arrêts prolongés, rectifications inefficaces, omissions, ajouts, confusions de lettres ou de mots, et du coup compréhension incertaine…pouvant aller jusqu’au refus de lire.
Depuis que ce terme est apparu à la fin du XIXè, de nombreux courants ont tenté de l’expliquer. Ces derniers temps plusieurs théories ont vu le jour. Son origine serait génétique, héréditaire, neurologique…La dernière hypothèse admise aujourd’hui est que la dyslexie a une origine neuroanatomique, la définissant comme trouble cognitif. Mais cela ne veut pas dire que l’on ne peut rien faire !
Il n’existe pas une mais des dyslexies. En voici un résumé rapide :
La dyslexie est souvent responsable d’un échec scolaire, mais l’inverse est faux. Et tous les enfants présentant des problèmes en lecture ne sont pas dyslexiques ! Mais ce trouble spécifique requiert avant tout une prise en charge efficace et des adaptations scolaires, et le plus tôt possible.
Poser un diagnostic est essentiel, de même que prévenir et repérer à l’école les enfants en difficulté. Pluridisciplinaire, le diagnostic mêle bon nombre de professionnels (médecin, neuropsychologue, orthophoniste, orthoptiste, psychologue, ORL…). A l’aide de nombreux tests et des entretiens, ces professionnels vont infirmer ou confirmer une dyslexie et son type. Un diagnostic de dyslexie ne se pose pas avant l’entrée dans l’apprentissage de l’écrit (en général, CP et CE1), mais il est essentiel de repérer au plus tôt certaines difficultés (trouble du langage oral, pauvreté du lexique, trouble phonologique…). L’école a un grand rôle à jouer !
L’enfant n’est en rien responsable de " sa " dyslexie, inutile donc de le culpabiliser, ni de vous culpabiliser en tant que parents. Les séances chez l’orthophoniste permettront, au moyen d’exercices et de jeux, de reprogrammer les compétences cognitives qui font défaut, tout en renforçant celles qui existent déjà pouvant servir de soutien à l’enfant.
Le rôle de l’école n’est pas de diagnostiquer mais de repérer les élèves en difficulté pour ne pas passer à côté d’un trouble sévère. La mise en place d’aménagements spécifiques lors des leçons quelles qu’elles soient, des dictées, des exercices de lecture, des évaluations…est indispensable pour ne pas pénaliser l’enfant et ne pas lui barrer l’accès aux autres apprentissages.
Tout ceci demande un engagement orthophoniste/école/parents primordial pour aider l’enfant à comprendre ce qui lui arrive et à mettre en place des adaptations efficaces.
Auteur(s): Anne Chevillot Sauger, orthophoniste
> Dossier spécial sur Essentiel Santé Magazine : Les troubles « dys » : mieux les comprendre et les reconnaître
> Le tiroir coincé, Anne-Marie Montarnal, Ed.Tom Pousse, 2011
> Testez vos connaissances sur les troubles "dys" sur le blog Essentiel Santé magazine
Les " dys ", troubles du langage et des apprentissages