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Comment lui apprendre à parler ?

Comment lui apprendre à parler ?

Dès sa naissance, plus vous parlerez à votre enfant, plus il aura envie de s’exprimer et mieux il y parviendra. Quelques pistes pour l’accompagner dans l’apprentissage du langage…

Parlez-vous bébé ?

Instinctivement, les adultes prennent un ton particulier pour s’adresser aux bébés : un parler plus lent et plus articulé, des phrases courtes entrecoupées de pauses, une voix plus aiguë, des mimiques, des répétitions de syllabes, de mots ou de phrases, etc. Et les petits adorent ! Cette façon de leur parler les aide à entrer dans le langage tout en les sécurisant. Mais n’en abusez pas passé 1 an. L’utilisation prolongée du parler bébé (dodo, bibi, bobo, cocotte…) retarde la compréhension. N’employez pas de termes trop compliqués pour autant mais un vocabulaire adapté à leur âge pour qu’ils se sentent en confiance dans l’échange.

Aidez-le à progresser

Le plaisir de l’échange motive l’enfant pour apprendre à parler. Tout petit, décryptez ses cris (cris de faim, de douleur ou de fatigue ?) et nommez ses émotions (" Tu pleures parce que tu as mal ? "). Amusez-vous à répéter ses vocalises ou à commenter les événements du quotidien (préparation des repas, promenades, coucher…) pour éduquer son oreille. Accompagnez toutes ses découvertes de mots, d’encouragements et de sourires. Jouez avec les regards ou à " coucou-caché ". Nommez les objets qu’il montre du doigt, un jeu qu’il affectionne particulièrement dès 7 mois. Petit à petit, il répètera les sons puis les mots. Éveillez son intérêt pour la langue grâce aux comptines, aux chansons, aux imagiers et aux livres.

Les mauvaises idées

  • Ne pas lui parler ou très peu : l’enfant acquiert un bon langage avant tout en entendant les mots.
  • Répéter les mots pour qu’il apprenne plus vite à les prononcer : c’est inutile.
  • L’inonder de paroles : il a besoin de moments de silence et de pauses pour les assimiler.
  • Trop le stimuler : vous risquez de le mettre en situation d’échec et de lui faire perdre confiance.
  • Le forcer à acquérir sans cesse de nouveaux mots : il apprendra à son rythme.
  • Imposer certains mots plutôt que d’autres : attendez plutôt qu’il les accepte par plaisir.
  • Lui interdire brusquement ses expressions de bébé : laissez-lui le temps de grandir.

Intervenir ou pas ?

Interrompre systématiquement un enfant (pour des fautes de prononciation ou de syntaxe) ne l’aide pas. Au contraire, il perdra peu à peu l’envie de converser et finalement vous retarderez son accès au langage. Répétez correctement les mots malmenés, sans insister. Par exemple, reformulez sa phrase dans votre réponse en la prolongeant. À " Gaco ? ", répondez : " Tu veux un gâteau ? C’est le dernier. " Vers 18 mois, beaucoup d’enfants jargonnent. Pour qu’ils progressent, ne cherchez pas à traduire. Relevez et répétez juste les mots que vous aurez identifiés. De même, ne corrigez pas les défauts de prononciation des petits (zozotement, chuintement, absence de prononciation des " r "…). L’appareil vocal est encore immature. Ces difficultés articulatoires disparaissent généralement d’elles-mêmes vers 4 ou 5 ans.

Auteur(s): Anne-Sophie Prévost - Mise à jour mardi 21 février 2017