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Les grossesses à risque

Les grossesses à risque

Une grossesse sur cinq est étiquetée « à risque ». Identifier les facteurs médicaux mais aussi socio-économiques qui mettent en danger la santé de la femme enceinte et celle de son bébé permet un dépistage précoce, une surveillance accrue et une prise en charge efficace. Mais cette « surmédicalisation » est parfois source d'angoisse: des conseils pour vivre ces 9 mois le plus sereinement possible.

La grossesse ne pose aucun problème pour 80 % des femmes. Les autres présentent une maladie ou un comportement qui va constituer une menace pour leur santé ou celle de leur enfant. Dans le vocabulaire médical, ces grossesses sont nommées à risque ou à haut risque (GHR). Elles sont tout particulièrement surveillées afin d’éviter à la femme enceinte une fausse couche ou un problème grave à l’accouchement, et à l’enfant une naissance prématurée ou une souffrance cérébrale, Le pronostic d’une souffrance cérébrale à la naissance dépend de l’intensité, de la durée de la privation d’oxygène et de la qualité de la prise en charge. Les séquelles, toujours possibles, comportent des atteintes sensitives, motrices, visuelles, auditives, comportementales ou intellectuelles. D’une façon générale, le pronostic est meilleur lorsque la récupération du bébé est rapide (moins de 10 jours).

Repérer le risque le plus tôt possible

Un dépistage précoce permet la mise en place d’une surveillance attentive avant même que le moindre problème n’apparaisse. En France, en moyenne, 10 visites prénatales sont effectuées au cours de la grossesse.
Les femmes enceintes considérées à risque dès le début de leur grossesse souffrent généralement d’une affection comme :

  • une cardiopathie,
  • un diabète,
  • une drépanocytose,
  • une insuffisance rénale,
  • ou d’un comportement à risque comme l’alcoolisme.

Pour elles, le médecin sait dès la première consultation qu’une surveillance rigoureuse de la grossesse est indispensable pour ne rien laisser au hasard. Agir de façon régulière et attentive sur tous les facteurs prévisibles permet d’éviter un accident éventuel. Ces grossesses demandent souvent des examens très rapprochés et parfois une hospitalisation.

Des facteurs médicaux mais aussi sociaux

Une grossesse étiquetée à risque au début peut devenir normale par la suite. L’inverse est aussi vrai. Une grossesse normale peut devenir à risque au bout de quelques mois. En effet, la grossesse elle-même peut être à l’origine d’un diabète ou d’une hypertension artérielle, maladies susceptibles de faire courir un risque à la mère et à l’enfant.Le diabète gestationnel ou survenant au cours de la grossesse est une maladie fréquente. En France, le diabète gestationnel a tendance à augmenter et touche entre 2 et 6 % des femmes enceintes (taux de prévalence). Cette maladie est associée à un ensemble de complications pour la mère et pour l’enfant, à court et long termes, d’où l’importance du dépistage, d’un traitement précoce et d’une surveillance obstétricale rigoureuse.Une hypertension artérielle survient brutalement dans 10 % des grossesses environ. Le repos complet et un traitement antihypertenseur sont généralement  recommandés. Une hypertension artérielle associée à une prise de poids brutale avec des œdèmes laisse craindre une prééclampsie ou hypertension artérielle gravidique. Une consultation d’urgence et bien souvent une hospitalisation rapide s’imposent alors pour éviter la survenue d’une crise d’éclampsie, crise convulsive très grave menaçant la vie de la mère et celle de l’enfant.D’autres circonstances où la grossesse se révèle à risque apparaissent de plus en plus fréquemment de nos jours : 

  • les grossesses tardives,
  • les grossesses multiples consécutives bien souvent à certaines prises en charge de l’infertilité,
  • mais aussi la précarité sociale et économique.

Il n’y a pas de " meilleur âge " pour avoir un enfant mais, après 40 ans, les risques de mortalité maternelle et périnatale ainsi que le nombre d’anomalies chromosomiques augmentent nettement. Les grossesses dites tardives demandent donc une surveillance étroite. En France, une amniocentèse est systématiquement proposée à partir de 38 ans.
Attendre deux bébés ou plus constitue un facteur de risque important d’accouchement prématuré : la future mère doit être particulièrement surveillée.Enfin, un environnement social et économique défavorable (durée et pénibilité du travail, longs trajets dans les transports, multiplicité des charges familiales, déséquilibre alimentaire) pèse lourdement sur l’état de santé de la femme enceinte et augmente les risques de complications au cours de la grossesse. Malgré le mode de vie actuel, il ne faut pas oublier que se reposer est une nécessité pour toutes les futures mères. Le repos constitue un des éléments essentiels de prévention des fausses couches et de la prématurité.

Sources

Association Française des Diabétiques.
" La situation périnatale en France en 2010 " - Etudes et résultats n° 775 - octobre 2011 - Bureau Etat de Santé de la population (DREES)
" Ma grossesse, mon enfant ", Pr Frydman et Dr Cohen-Solal, aux éditions Odile Jacob, 2003.
" Bonjour Grossesse ", Marie Haddou et Natacha Quintard, aux éditions Flammarion, 2003.
" Puériculture et pédiatrie ", sous la direction de Louis Kempf, 5ème édition, éditions Lamarre, 2002.otre texte ici

Auteur(s): Emmanuelle BILLON-BERNHEIM - Daniel GLOAGUEN - Mise à jour mardi 21 février 2017