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Rivalités et jalousies : comment gérer les conflits entre enfants ?

Rivalités et jalousies : comment gérer les conflits entre enfants ?

Disputes, provocations, chamailleries incessantes ; les relations entre enfants, à la maison comme en collectivité, sont régulièrement conflictuelles. C’est naturel, on apprend à vivre en société en se confrontant à l’autre, mais cela peut s’avérer difficile à gérer pour les adultes. Comment apaiser les tensions ? Comment aider chacun à trouver sa place ?

La relation à l’autre ou l’expérience du partage

Vers 1 an : Avec la socialisation, l’enfant entre davantage en interaction avec l’autre. Il est amené à partager les objets, comme l’attention de l’adulte ; ce qui engendre de la frustration, des sentiments de jalousie et de rivalité, et bien souvent des conflits. Ces réactions, normales, font partie intégrante de son développement affectif et contribuent à la construction de son identité.Jusqu’à ses 2 ans : L’enfant est centré sur lui-même, ne répondant qu’à ses propres désirs. Il apprend peu à peu la notion de propriété (mon jeu/ton jeu) et se familiarise avec l’échange.Vers 3 ans : L’enfant partage plus facilement, car il devient capable de se mettre à la place de l’autre et de comprendre ses sentiments.Vers 4 ans : Sa maturité affective lui permet de mieux gérer les conflits.
Il sait généralement demander, coopérer et attendre son tour.Selon les âges : La jalousie se manifeste de façon agressive (on pousse, tape, mord…), violente (destruction d’objets, atteinte physique), ou par le biais de régressions infantiles (perte de la propreté…).

L’apprentissage du partage demande du temps et de la patience. Pour l’encourager dès le plus jeune âge, le parent :

  • montre l’exemple, en liant le geste à la parole (importance du langage) : " Je partage mon pain avec toi. Et si on jouait ensemble ? Tu veux bien me prêter ton camion ? " Rivalités et jalousies : comment gérer les conflits ?
  • félicite l’enfant lorsqu’il cède son jouet, et explicite les sentiments mis en jeu : " Regarde comme Alice est contente que tu lui prêtes ta poupée ! "
  • l’accompagne dans le respect du " chacun son tour " : " Laissons Tom jouer avec la voiture, il te la prêtera après. Et si on construisait un château fort en attendant ? "
  • nomme ce qui appartient à chacun pour aider l’enfant à intégrer la notion de propriété : " Ça, c’est ton lit. Ça, c’est le livre de ton frère. Ça, c’est la voiture de toute la famille. "
  • lui reconnaît le droit de refuser de prêter son nouveau jeu ou tout simplement de jouer s’il n’en a pas envie. " Tu as le droit de ne pas vouloir prêter le dernier numéro de ton magazine à ton frère, mais peut-être peut-il regarder les images avec toi... ".

Rivalités entre enfants (au bac à sable, à la crèche, à l’école)

Pour accompagner l’enfant dans son apprentissage de la vie en société, il est conseillé de :

  • savoir où l’enfant se situe dans son développement affectif et social et ce qu’il est en mesure de comprendre et d’accepter (à l’aide de livres, émissions, mini-conférences sur le développement de l’enfant)
  • expliquer les choses, avec des exemples concrets
  • développer son sens de la propriété (je peux partager si je peux posséder pleinement)
  • favoriser la coopération et l’entraide (intérêt du prêt)
  • être à l’écoute des enfants, de ce qu’ils vivent et ressentent, et intervenir rapidement lorsque les règles ne sont pas respectées
  • ne pas prendre parti. Il vaut mieux aider chacun à comprendre ce que ressent l’autre. Peu à peu les enfants arriveront à résoudre seuls leurs conflits.

Le dialogue et la prise en compte des émotions de l’enfant facilitent son intégration dans la société.Grâce aux règles éducatives de base (amour, respect, partage), développées en premier lieu au sein de la famille, l’enfant s’essaie à la vie en collectivité et, progressivement, se socialise. Ces règles se transportent ensuite d’un groupe social à un autre.

Pour aller plus loin...

Didier Pleux, " Frères, soeurs… les erreurs à éviter dans la fratrie ", Éditions Eyrolles.
Marcel Rufo, avec la collaboration de Christine Schilte, " Frères et soeurs, une maladie d’amour ", Éditions Fayard.
Régine Scelles, " Frères et soeurs : complices et rivaux ", Éditions Fleurus.

Auteur(s): Ecole des Parents et des Educateurs (EPE) - Mise à jour mercredi 01 mars 2017