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Un traitement plutôt efficace

Un traitement plutôt efficace

Le traitement de l’épilepsie, principalement médicamenteux, se révèle efficace dans la majorité des cas.

Bien souvent, la prise en charge de l’épilepsie comporte des médicaments et l’application de conseils d’hygiène de vie donnés par le professionnel de santé. Certains facteurs « quotidiens » peuvent en effet favoriser la survenue de crises comme l’abus d’alcool ou d’excitants, le manque de sommeil ou la fièvre. Un bon rythme de sommeil et l’abstinence vis-à-vis de certaines substances comme l’alcool ou le café contribuent parfois grandement à l’efficacité du traitement. Pour les épileptiques photosensibles, c’est-à-dire particulièrement réactifs à la lumière, on déconseille l’abus de télévision, de jeux vidéos ou d’ordinateur.

Le traitement médicamenteux de l’épilepsie vise principalement à contrôler les crises en bloquant la décharge électrique qui les provoque. Le choix du médicament est particulièrement important car il peut être efficace pour un certain type d’épilepsie tout en étant susceptible d’aggraver un autre. C’est pourquoi il existe de nombreux antiépileptiques et presque autant de modes d’actions :

  • phénobarbital,
  • phénytoïne,
  • carbamazépine,
  • benzodiazépines,
  • valpropate de sodium,
  • vigabatrin,
  • tiagabine,
  • gabapentine,
  • lamotrigine,
  • topiramate,
  • oxcarbamazépine,
  • lévétiracétam

sont ceux le plus couramment utilisés.

 

En général, le médecin prescrit un seul médicament dont il augmente progressivement le dosage afin d’atteindre une efficacité optimale avec le moins d’effets indésirables possibles. Si cette « monothérapie » ne donne pas de résultats, le médecin peut envisager un autre antiépileptique ou l’associer au premier. Même s’il est globalement très efficace, si le traitement médicamenteux échoue, une solution chirurgicale peut être proposée au patient.

Le recours à la chirurgie

Il existe deux méthodes chirurgicales pour les épilepsies dites pharmaco-résistantes (résistantes aux médicaments). La plus « classique » consiste en l’ablation de la zone cérébrale incriminée, à condition que celle-ci soit bien identifiée et facilement accessible. Le cas échéant, certaines fonctions importantes comme le langage, la mémoire ou la motricité pourraient être touchées. Après l’intervention, certains patients sont directement guéris, au sens où ils ne subissent plus de crises, mais beaucoup doivent quand même continuer à prendre des antiépileptiques. Une telle intervention reste peu pratiquée en France, car elle nécessite une prise en charge multidisciplinaire intégrant des examens très poussés et de la chirurgie. Or ces conditions ne sont réunies que dans un nombre restreint d’établissements.

Lorsque ce type d’intervention ne peut être réalisé, une deuxième solution peut être proposée, la stimulation du nerf vague. Le principe est de délivrer, grâce à l’implantation d’un petit boîtier semblable à un pacemaker, une stimulation électrique du nerf vague, dont les ramifications vont jusqu’au cerveau. L’activité cérébrale est alors altérée, la fréquence et la sévérité des crises se trouvent diminuées. Cette opération, pratiquée seulement dans quelques centres, implique une anesthésie générale et plusieurs jours d’hospitalisation au cours desquelles le neurologue règle l’intensité des stimulations. Elle guérit rarement les crises mais permet souvent d’améliorer la qualité de vie des patients.

Vivre avec une épilepsie

Longtemps les personnes atteintes d’épilepsie ont été marginalisées et exclues de la société. Elles peuvent aujourd’hui vivre une vie presque normale tant  professionnelle que personnelle.

  • Voyages et déplacements : il n’existe aucune contre-indication aux voyages pour les épileptiques, il suffit simplement de prendre certaines précautions comme garder ses médicaments à portée de main et voyager si possible avec une personne informée de la maladie. Pour le cas particulier de la conduite automobile, la législation française ayant changé depuis 2005, le permis de conduire A et B (automobile, motocyclettes, véhicules utilitaires) peuvent être accordés à des épileptiques pour une durée d’un an renouvelable, à condition d’avoir chaque fois un avis favorable de la commission médicale départementale des permis de conduire. Pour les permis du groupe II (poids lourds, transports en commun), cela dépend des cas, certaines formes d’épilepsie étant jugées incompatibles avec ce type de permis. Un épileptique titulaire du permis de conduire doit non seulement être particulièrement vigilant aux précautions d’usage (pas d’alcool, attention à la fatigue, aux longues distances et à la conduite de nuit), mais il doit également s’abstenir de prendre la route dans certains cas particuliers, notamment lorsqu’il a oublié de prendre son traitement ou que celui-ci a été modifié depuis peu.
  • Assurances : l’épilepsie n’a d’incidence que sur deux types de contrats : ceux qui assurent la personne elle-même contre le décès, l’invalidité, la maladie ou l’accident et ceux relatifs aux dommages causés à un tiers dans le cadre de la conduite automobile. Dans le deuxième cas, le problème éventuel réside dans le fait que l’assureur peut décider de ne pas régler les prestations prévues dans le contrat si le conducteur du véhicule se trouve dans un état de santé rendant son permis invalide. Il appartient normalement à la personne épileptique de vérifier que son état de santé reste compatible avec la conduite automobile, même si c’est loin d’être toujours facile et évident.
  • Emploi : si l’accès à certaines professions est fermé ou rendu difficile pour les personnes épileptiques, celles-ci peuvent normalement postuler à presque tous les emplois. Mais l’employeur est responsable civilement et pénalement des conditions de travail et de sécurité de son personnel. Aussi les difficultés à trouver un emploi rencontrées par un épileptique peuvent être dues à une forme de discrimination et aux préjugés mais elles peuvent également être justifiées, notamment dans les métiers pouvant mettre en danger la vie de la personne ou celle des autres. Dans certains cas, une personne épileptique peut aspirer à un emploi dit « protégé » en milieu ordinaire en demandant une reconnaissance de travailleur handicapé (RTH) via la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) la plus proche.

 

Sources

 

- Fondation française pour la recherche sur l’épilepsie, lettre d’information Recherches et perspectives
- Chapitre du livre Ambulante Medizin. Evidenz auf einen Blick publié par Primary Care, journal Suisse des médecisn de premier recours
- Ligue Suisse contre l'Épilepsie
- Intégrascol, portail d'information destiné aux enseignants et aux professionnels de l’éducation

Auteur(s): Clément GILBERT, journaliste