Ceux qui sont ou ont été obèses le savent bien : les gros ont mauvaise réputation. Qualifiés au choix de paresseux, gourmands, égocentriques, sans volonté, sans respect pour leur corps, ils sont souvent considérés comme les seuls responsables de leur surpoids. Si celui-ci s’explique en partie par des facteurs uniquement personnels, les véritables causes sont souvent plus complexes et profondes.
Au plan alimentaire, on ne rencontre pas toujours une surconsommation, on peut également avoir des déséquilibres alimentaires. Des repas trop riches en gras, en sel ou en sucre favorisent la prise de poids. De même que des prises alimentaires irrégulières, sauter le petit déjeuner par exemple ou manger beaucoup un jour et jeûner le lendemain. Certains de ces comportements découlent de troubles alimentaires (boulimie par exemple) mais ils sont plus souvent liés aux émotions. On peut ainsi manger pour se déstresser, pour passer le temps, pour ne plus être triste, etc. Ce réflexe n’est pas l’apanage des obèses, nous sommes en effet nombreux à manger parfois des aliments réconfortants, à l’image du chocolat et de son effet antidépresseur. Mais chez un obèse, la fréquence ou la quantité sont généralement supérieures. Les inconditionnels de chocolat ne grossissent pas pour autant car d’autres facteurs, comme la sédentarité, entrent en jeu.
L’activité physique nous permet de brûler une partie des calories ingérées, elle permet donc d’établir un équilibre entre notre consommation et notre dépense énergétique. Or la majeure partie des personnes obèses ont un mode de vie sédentaire associé à des comportements alimentaires non adaptés. Il est particulièrement difficile d’enrayer une prise de poids due à la conjonction de ces deux facteurs car plus on grossit, plus l’activité physique devient difficile, plus on réduit la dépense énergétique et ainsi de suite. Sans compter que ce cercle vicieux entraîne de la tristesse, du dégoût, de la culpabilité, des sentiments négatifs qui paradoxalement peuvent donner envie de se réconforter par la nourriture…
Les facteurs personnels occupent donc une place importante dans la prise de poids mais ils s’avèrent bien plus complexes qu’on ne le pense. D’autant plus qu’ils se greffent parfois sur d’autres facteurs de risque très difficiles, voire impossible, à maîtriser.
Auteur(s): Clément GILBERT, journaliste