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Sieste, comment recharger les batteries

Sieste, comment recharger les batteries

Petit, vous étiez peut-être de ceux qui ne voulaient pas faire la sieste, au grand dam de vos parents, des animateurs et des maîtresses d’école. Aujourd’hui, vous aimeriez bien vous rattraper.


Petit, vous étiez peut-être de ceux qui ne voulaient pas faire la sieste, au grand dam de vos parents, des animateurs et des maîtresses d’école. Aujourd’hui, vous aimeriez bien vous rattraper. Mais en France, cela s’avère bien compliqué. En Chine, la constitution rappelle que « tout travailleur a droit à une sieste ». Au Japon, la plupart des grandes entreprises permettent à leurs salariés de la faire. Aux États-Unis, des mastodontes comme Nike ou Google ont également adopté ce principe. En France, les entreprises assimilent plutôt la sieste à la paresse et l’opposent au travail.


Bienfaits pour tous

Pourtant, de plus en plus d’études démontrent que la sieste, loin d’être une perte de temps, serait plutôt bénéfique pour le salarié et pour l’entreprise. Une courte sieste en début d’après-midi permettrait en effet d’augmenter la vigilance et de maintenir, voire améliorer, les performances pendant 2 h 30 environ. C’est encore plus vrai chez les travailleurs en horaires décalés dont la fatigue serait ainsi diminuée. La Nasa a par exemple démontré que les pilotes long-courrier effectuant une sieste s’avéraient ensuite plus performants que les autres dans les tests psychomoteurs. Des études sur la conduite automobile avancent également que la sieste permettrait de réduire les accidents de circulation, la majorité d’entre eux se produisant au cours de périodes de somnolence.


Consommer avec modération

S’agit-il pour autant de dormir des heures au travail ? Non, bien sûr. Les études s’accordent en général sur les effets bénéfiques d’une sieste de 10 à 30 minutes. Au-delà, le travailleur risque de tomber dans un sommeil profond et donc de se sentir endormi ensuite, ce qui impacte négativement la vigilance et les performances. De plus, une sieste trop longue trouble le sommeil de nuit, ce qui engendre alors plus de fatigue. La sieste réparatrice doit d’ailleurs être courte et volontaire, elle n’est pas une manière de rattraper un mauvais sommeil. La sieste idéale dure donc moins de 30 minutes, se pratique en début d’après-midi dans un endroit calme, loin du bruit et de la lumière vive. Dans ces conditions, le sommeil sera léger mais permettra d’améliorer la vigilance, la mémoire, les performances et la productivité. Si vous avez peur de ne pas vous réveiller, mettez un réveil. Et si vous êtes amateur de café, prenez le juste au moment de faire la sieste. Comme la caféine met 10-15 mn pour faire son effet, son action coïncidera alors avec le moment du réveil et vous aurez alors le petit coup de fouet qui vous permettra de repartir au quart de tour. Des étirements peuvent également vous aider à vous réveiller. Sachez enfin qu’une sieste réparatrice n’implique pas forcément de dormir, le simple fait de vous relaxer au calme aura aussi des effets bénéfiques.


Trouver les conditions adéquates

La sieste suppose donc certaines conditions, souvent difficiles à obtenir dans une entreprise française. La société Novius, éditrice de site Web, PWC, un cabinet d’audit et de conseil, et France Télécom Orange à Lyon l’ont adoptée mais, pour ceux qui ne travaillent pas dans une entreprise « pro-sieste », la solution peut venir du développement des « bars à sieste », le premier du genre ayant récemment été créé à Paris. Pour un prix compris entre 7 et 16 euros, les clients peuvent se relaxer dans un lit ou un fauteuil adapté. Une initiative qui risque de faire des petits.

 Sources

- Zoom Prévention " Sommeil et rythmes de vie " - Harmonie Mutuelle

Auteur(s): Clément GILBERT, journaliste - Mise à jour jeudi 10 mars 2016