Des petites vésicules sur le thorax, les membres et le visage, accompagnées de démangeaisons ? Il n'en faut pas plus pour évoquer la varicelle, une maladie infectieuse qui concerne plus de 90 % des enfants. Explications.
C’est l’un des diagnostics les plus faciles en matière de maladies infectieuses chez l’enfant. Liée à un virus du groupe Herpès (virus zona varicelle, VZV), la varicelle est typique et se manifeste 2 à 3 semaines après le contact avec le virus (période d’incubation). Si elle peut apparaître à tout âge, elle concerne essentiellement les enfants âgés de 2 à 6 ans. Une infection très fréquente puisqu’à l’âge adulte, plus de 90% de la population française a déjà eu la varicelle dans son enfance ou à l’adolescence. Mais on peut tout à fait attraper la varicelle à l’âge adulte au contact de son enfant malade, en l’absence d’une contagion pendant l’enfance. Au total, on dénombre plus de 700 000 cas de varicelle infantile chaque année en France.
Tout comme la roséole, la fréquence de la maladie s’explique par le type de contamination qui s’effectue par voie respiratoire et par les gouttelettes de salive. Au stade cutané de l’infection, le virus peut également passer d’un enfant à l’autre après un simple contact, après un grattage des vésicules par exemple.
La contamination est souvent silencieuse car l’enfant est contagieux dans les deux jours qui précèdent l’apparition des vésicules, jusqu’à environ 6 jours après l’apparition des dernières vésicules.
Difficile en effet de passer à côté de la varicelle ou de la confondre avec les autres pathologies infectieuses infantiles (rougeole, rubéole, scarlatine, roséole…) tant les signes sont typiques. Après la période d’incubation, une fièvre à 38°C va apparaître, précédant de quelques heures l’apparition au niveau du visage, du thorax et des membres des premières vésicules emplies d’un liquide clair, semblables à des petites gouttes de rosée. L’éruption gagne l’ensemble du corps par poussées successives, de sorte que l’enfant est recouvert de vésicules, au niveau des muqueuses (bouche, organes génitaux), mais aussi sur le cuir chevelu, sur les oreilles et même sur les paupières. Les démangeaisons sont importantes et donnent envie à l’enfant de se gratter.
La varicelle évolue toujours en trois phases successives : d’abord les vésicules, puis leur assèchement et enfin des croûtes qui ne contiennent déjà plus de virus. La varicelle dure environ 14 jours, les croûtes disparaissant en 8 à 10 jours. Vésicules et démangeaisons obligent, le risque principal de la varicelle est la surinfection des lésions par des bactéries. D’où un traitement local par des antiseptiques et un coupage des ongles. En cas de surinfection bactérienne avérée (staphylocoques, streptocoques), le médecin peut recourir aux antibiotiques. Pour calmer les démangeaisons qui peuvent laisser des cicatrices, les antihistaminiques sont souvent prescrits ainsi que des bains ou des compresses humides. De leur côté, les antipyrétiques (paracétamol) sont indiqués lorsque la température excède 38,5°C afin d’éviter les convulsions hyperthermiques. Mais il est fortement déconseillé d’utiliser les anti-inflammatoires, susceptibles de provoquer des surinfections bactériennes ou des complications, ainsi que l’aspirine, les pommades et le talc.
La varicelle est le plus souvent bénigne mais peut mener dans moins d’un cas sur 1000 à une complication sévère (pneumonie, névrite, encéphalite…). Attention, la varicelle peut être grave chez les enfants (ou adultes) immunodéprimés, chez les personnes fragilisées ainsi que chez les femmes enceintes non immunisées (risque de pneumopathie pour la mère, d’anomalies fœtales et d’avortement spontané).
La vaccination généralisée des enfants de plus de 12 mois n’est pas encouragée par le Haut Conseil de la santé publique (HSCP). En revanche, le vaccin est recommandé chez les enfants immunodéprimés, après une greffe ou en cas de leucémie ou de cancer.
Auteur(s): Dr Daniel Gloaguen