Son nom est familier, mais la maladie de Parkinson, qui touche environ 150 000 personnes en France, reste mal connue. Le point sur les symptômes et traitements de cette affection invalidante.
Beaucoup d’entre nous associent la maladie de Parkinson à des tremblements. C’est seulement vrai pour une partie des malades. « Ce qui caractérise la maladie, rectifie Mathilde Laederich, directrice de l’association France Parkinson, c’est la lenteur et tout ce qu’elle implique. Des difficultés à marcher, à penser… Tous les actes de la vie sont possibles mais plus lentement et avec plus de fatigue. »
La maladie de Parkinson est due à la mort d’une variété de neurones qui fabriquent la dopamine, un neurotransmetteur dont l’une des fonctions est de réguler la motricité. « Les premiers signes se manifestent plusieurs années après que la maladie a commencé », remarque le Pr Pierre Césaro, chef du service de neurologie à l’hôpital Henri Mondor (Créteil). Ils sont parfois trompeurs.
Il peut s’agir :
Les symptômes prédominent d’un seul côté. Le diagnostic se fait après élimination des autres maladies et lorsque le traitement améliore les troubles.
Les médicaments disponibles atténuent les symptômes mais ne stoppent pas l’évolution de la maladie. Le plus puissant est la L-Dopa, une substance naturelle qui se transforme en dopamine dans le cerveau. Mais au fil des ans ce médicament devient moins efficace et donne des effets secondaires parfois gênants. Aussi les médecins préfèrent-ils prescrire aux patients les plus jeunes (moins de 70 ans) ce qu’on appelle des agonistes dopaminergiques. Ils sont utilisés au début de la maladie, seuls ou en association avec la L-Dopa.
La chirurgie est envisagée lorsque les inconvénients du traitement par L-Dopa l’emportent sur les avantages. Le malade risque alors d’être bloqué dans ses mouvements, par exemple lorsqu’il traverse la rue. L’intervention chirurgicale consiste à implanter dans le cerveau des électrodes qui stimulent en permanence une zone spécifique, le noyau subthalamique. Mais cette chirurgie lourde, longue et coûteuse ne concerne pour le moment que 5 % des malades. Moyennant une sélection rigoureuse des personnes à opérer, elle est efficace sur les troubles moteurs : 50 % des malades opérés peuvent diminuer leurs médicaments et 20 % les arrêter complètement.
Au-delà de l’aspect purement médical, une prise en charge plus globale est nécessaire. Car si les problèmes moteurs dominent, il en existe bien d’autres :
La kinésithérapie, l’orthophonie, un soutien psychologique font partie des aides à mettre en place. « Il est important de ne pas se replier sur soi-même en cédant au sentiment de honte, insiste Mathilde Laederich. Il faut au contraire partager ce que l’on ressent et continuer à sortir, à travailler, à vivre. »
Plusieurs voies de recherche se dessinent. La plus prometteuse concerne les neuroprotecteurs, qui empêchent les neurones de mourir. Ces médicaments en cours de développement pourraient être bientôt donnés aux malades, mais aussi de façon préventive aux personnes qui seraient identifiées à risques.
Dans le domaine de la chirurgie, des tests sont réalisés pour tenter de stimuler d’autres zones du cerveau. Une autre piste est la thérapie cellulaire, qui consiste à greffer des cellules produisant la substance qui fait défaut, la dopamine. Enfin, un essai de thérapie génique est en cours depuis 2008 : il s’agit d’introduire dans l’organisme un virus, rendu inoffensif, contenant les gènes permettant de fabriquer la dopamine.
- Association France Parkinson : www.franceparkinson.fr
Auteur(s): Catherine VIOT, journaliste