Comment gérer la peur de l’enfant ?

À mesure qu'ils grandissent, les enfants développent des peurs qui leur étaient étrangères jusqu'à présent.

Par exemple, la peur du noir est inconnue chez les nourrissons. Ces peurs sont bien réelles et sont vécues de manière intense par les enfants, plus intensément que par les adultes.

Qu'est-ce que la peur ?

Qu'est-ce que la peur ?

La peur est avant tout un mécanisme de défense qui vise à assurer la survie de l'espèce. Elle est d'abord d'ordre physiologique avant de devenir psychologique. La peur survient suite à l'activation d'une partie du cerveau appelée l'amygdale, qui met le corps en alerte avant de permettre au cortex préfrontal d'analyser et d'évaluer la situation. Les enfants sont plus sujets à la peur que les adultes car leur cerveau est moins mature, ce qui les rend moins capables de réguler leurs émotions. De plus, leur imagination est très puissante.

Apprendre à surmonter ces peurs est important pour le développement de l'enfant, car cela lui permet de distinguer les situations réellement dangereuses de celles qui ne le sont pas, contribuant ainsi à sa construction.

De quoi un enfant a-t-il peur ?

De quoi un enfant a-t-il peur ?

Les peurs varient d'un enfant à l'autre et évoluent au fil de leur développement :

  • Avant l'âge de 12 à 18 mois, les peurs sont généralement liées à la séparation, à l'inconnu, ou à des bruits forts tels que l'aspirateur ou le robot de cuisine.
  • À partir de l'âge de 12 à 18 mois, survient la peur du noir, des monstres et d'autres créatures imaginaires.

Conseil de la puéricultrice :

Faites attention à ne pas transmettre involontairement vos propres peurs à votre enfant ! Si vous réagissez avec effroi en voyant une araignée ou si vous êtes anxieux lors d'un orage, votre enfant pourrait penser que ces choses sont réellement dangereuses par contagion émotionnelle, ce qui pourrait renforcer ses craintes. Essayez autant que possible de ne pas laisser transparaître votre propre peur lorsqu'il fait ses premiers pas.

Comment accompagner la peur de l'enfant ?

Comment accompagner la peur de l'enfant ?

  • Il est essentiel de ne pas nier la peur de votre enfant, même si elle vous semble irrationnelle. Évitez les phrases du type "Il n'y a aucune raison d'avoir peur" ou "Ne sois pas ridicule". Respecter les peurs de votre enfant lui permettra de trouver la sécurité dont il a besoin pour surmonter ces craintes. Cependant, veillez à ne pas envoyer de messages indiquant que le danger est réel (par exemple, en cherchant un loup sous le lit), car cela risquerait de renforcer sa peur !
  • Aidez votre enfant à exprimer ses peurs en mettant des mots dessus. Nommer ses peurs est déjà un pas vers leur maîtrise. Acceptez ce qu'il exprime et reformulez ses propos pour qu'il se sente compris. Par exemple, dites-lui : "Je comprends que tu aies peur." Cependant, ne le forcez pas à affronter sa peur (par exemple, il n'est pas obligé de caresser un gros chien s'il a peur, il peut simplement le regarder de loin). Attendez qu'il se sente prêt à en parler tout en le réconfortant.
  • Pour dédramatiser, partagez votre propre expérience en choisissant de préférence une peur que votre enfant n'a pas. Par exemple, vous pouvez lui dire : "Tu sais, quand j'avais ton âge, j'avais très peur des clowns, alors que maintenant je trouve les clowns très amusants !"
  • Si la peur de votre enfant est liée à quelque chose de réel, expliquez-lui le phénomène. Par exemple, expliquez-lui d'où vient l'orage ou pourquoi le volet claque. La compréhension peut atténuer la peur, même si votre enfant a du mal à se raisonner, car son cerveau émotionnel est plus puissant que son cerveau rationnel à cet âge. Il est donc préférable d'attendre qu'il se sente suffisamment en sécurité pour discuter de ces aspects plus rationnels.
  • Si la peur est liée à quelque chose d'imaginaire, rassurez-le en lui expliquant que les monstres ou les fantômes n'existent que dans les histoires.
  • Vous pouvez aider votre enfant à se sentir en contrôle en lui donnant une "arme" symbolique, comme une épée, une baguette magique ou un objet magique, pour se protéger de sa peur (pas des créatures imaginaires, mais de la peur elle-même), ou en lui donnant un rôle de superhéros.
  • Utilisez des histoires qui présentent l'objet de sa peur sous un angle positif, par exemple un conte mettant en scène un chien gentil ou un loup rigolo. En revanche, évitez de lire des contes effrayants aux enfants de moins de 6 ans.
  • Aidez votre enfant à comprendre qu'il peut surmonter ses peurs en lui rappelant une expérience positive récente. Par exemple, dites-lui : "Tu avais très peur, mais tu as réussi à monter sur scène."
  • Vous pouvez influencer son état émotionnel en l'encourageant à respirer profondément et à se relaxer.
  • Incitez votre enfant à proposer lui-même des solutions pour atténuer sa peur, en lui posant des questions comme : "Qu'est-ce qui te rassurerait ?" ou "Que pourrais-tu faire pour avoir moins peur ?" Encourager votre enfant à devenir acteur de sa propre gestion de la peur peut être particulièrement efficace.

Il est important de noter que tant que la peur n'est pas excessive, il ne faut pas nécessairement chercher à l'éviter à tout prix. Par exemple, ne supprimez pas systématiquement les personnages méchants des histoires, car les contes qui suscitent une légère peur aident l'enfant à apprivoiser cette émotion. De plus, lorsque le méchant est vaincu et que le héros l'emporte, votre enfant ressent une victoire symbolique. Toutefois, évitez les contes excessivement effrayants qui ne conviennent pas aux jeunes enfants, comme ceux mettant en scène des ogres ou des sorcières dévorant les enfants, ou des parents abandonnant un petit personnage. Ces histoires, bien qu'elles soient des classiques, ne sont pas adaptées avant l'âge de 5 ou 6 ans.