Assurer la sécurité affective de votre bébé : Conseils et recommandations

Dès la naissance, naturellement, les parents sont entièrement tournés vers leur enfant, essayant de répondre au mieux à ses besoins.

Et ils sont nombreux ! Voici quelques leviers concrets dont vous disposez pour répondre au besoin de sécurité affective de votre enfant, au cœur de tous les autres.

Qu’est-ce que la sécurité affective ?

Qu’est-ce que la sécurité affective ?

Votre enfant se développe et construit les bases de l’être qu’il est en train de devenir. C’est vrai sur le plan physique et moteur (et vous voyez sûrement ses progrès tous les jours), mais également sur le plan affectif.

Isabelle Filliozat, psychothérapeute, écrivaine et pionnière de la parentalité positive, a défini les quatre besoins affectifs dont l’enfant a besoin pour s’épanouir :

  • La confiance : en soi, en l’autre, en ses sensations et ses compétences. C’est la confiance qui rassure et qui permet de s’affirmer.
  • Se sentir exister : l’enfant a besoin de sentir que les personnes qui l’entourent (et en particulier ses parents) font attention à lui et donc qu’il existe à leurs yeux.
  • Se sentir accepté : l’enfant a besoin de sentir qu’il ne sera pas rejeté par ses parents, que leur amour est inconditionnel.
  • Se sentir apprécié : savoir que ses parents l’apprécient et l’encouragent dans ce qu’il fait et entreprend.

La sécurité affective est au cœur de ses besoins. Elle est vitale pour chaque être humain et elle se construit dès les premiers jours de vie. En tant que parent, vous êtes les acteurs clés de la sécurité affective de votre enfant.

Le sentiment d’être aimé par les personnes les plus importantes pour lui est un trésor que vous donnez à votre enfant. Tout au long de sa vie, ce trésor sera ancré au plus profond de son être et restera inébranlable quelles que soient les attaques du monde extérieur.

Evidemment, d’autres personnes (grands-parents, frères et sœurs, nounou, …) apportent de l’affection à votre enfant (et tant mieux !). Ils restent cependant des figures secondaires dans la construction de sa sécurité affective (sauf contexte familial particulier bien sûr).

Cela fait beaucoup de responsabilités sur vos épaules de parents ! Ne vous mettez pas la pression pour autant, c’est heureusement inné chez l’immense majorité des parents d’aimer leur enfant et de lui transmettre une sécurité affective.

Être attentif et réactif aux besoins de votre enfant

Être attentif et réactif aux besoins de votre enfant

En grandissant, votre enfant va apprendre à s’adapter, c’est surtout à vous, ses parents, de vous adapter ! À sa manière, votre enfant vous exprime sa faim, ses peurs, ses inconforts… En répondant à ces besoins du quotidien, vous permettez à votre enfant de se sentir entendu. Vous tâtonnerez sûrement, ferez des essais et des erreurs, mais le fait même d’essayer de répondre aux besoins de votre enfant lui apporte un profond sentiment de sécurité : « Je suis compris par mes parents et je peux compter sur eux… ».

Être constant et prévisible

Être constant et prévisible

Pour se sentir sécurisé, votre enfant a besoin de s’inscrire dans un rythme routinier. La régularité du quotidien est très bénéfique pour les petits : son bain au même moment de la journée, son lit toujours placé au même endroit, un rituel du coucher identique chaque soir, ainsi que des soins et des repas qui se répètent de la même façon… Les rituels sont comme des balises qui rassurent votre enfant. Petit à petit, il appréhende le monde avec plus de sérénité. Il sait à quoi s’attendre, il peut commencer à anticiper, se projeter, imaginer…

La constance est également essentielle dans votre comportement : pour que votre enfant trouve des repères, vos réactions doivent être les mêmes dans les situations identiques. Par exemple, dans le cas où votre enfant tire les poils du chat, si parfois vous intervenez et si parfois vous le regardez en riant, il ne saura plus…

Enfin, quels que soient les événements, le contexte ou le comportement de votre enfant, ce dernier doit trouver chez vous une constance dans l’amour : c’est l’amour inconditionnel du parent. Cet amour se manifeste concrètement par un regard bienveillant, des signes d’affection chaleureux, un accueil de ses émotions et de ses réactions, sans jugement et sans remise en question de votre amour.

Mon conseil d’infirmière puéricultrice

Mon conseil d’infirmière puéricultrice

Aucun parent n’est parfait. Quand votre vie d’adulte est mouvementée, et que vous vous sentez moins fiable ou disponible pour votre enfant, n’hésitez pas à le lui expliquer simplement. Un enfant repère tous les changements d’attitudes de ses parents et peut vite être perturbé par l’agitation passagère de sa maman ou la tristesse inhabituelle de son papa. Souvent, rien ne sert de cacher ses émotions. Dans tous les cas, un enfant se sentira davantage sécurisé auprès d’adultes qui sont pleinement eux-mêmes.

Être dans la proximité physique

En portant votre bébé dans vos bras, en le touchant… vous l’aidez à se sentir enveloppé. Votre enfant, tout au long de la journée, est traversé par de nombreuses émotions qui peuvent le submerger. Une tonalité douce de la voix, un câlin de quelques instants permettent presque toujours de calmer les pleurs ou la colère, et la vie peut reprendre son cours !

Mon conseil d’infirmière puéricultrice

Mon conseil d’infirmière puéricultrice

Abusez du portage, des massages… Être dans la proximité physique est une formidable manière de se sentir en lien et de s’apaiser mutuellement. Et surtout, n’ayez pas peur d’en faire trop, on ne peut jamais trop sécuriser son enfant !

Être encourageant sans trop en demander

Au vu de certains auteurs, dont Françoise Dolto, “le sentiment de sécurité de l’enfant s’acquiert si on le laisse libre, au jour le jour, de courir des risques à sa mesure, sans l’empêcher d’en courir, en veillant à ce que les risques qu’il court ne soient pas traumatisants, mais le mettent devant un effort dont il sent avoir triomphé quand il y est arrivé, ce dont il faut le complimenter.”

Avoir confiance en son enfant n’est pas un vain mot : c’est accepter de l’observer vivre ses expériences, l’accompagner en lui laissant prendre des risques mesurés, et attendre qu’il demande pour l’aider. Et bien sûr le féliciter : "C'est bien !”, “Bravo”, “Je suis fièr·e de toi !”

Pour sécuriser votre enfant, mieux vaut éviter les extrêmes :

  • Une attitude hyperprotectrice : l’enfant sent la retenue et la crainte de son parent qui préfère souvent faire à sa place et anticipe les difficultés. Il adopte une attitude réservée.
  • Une attitude de coach : le parent qui surestime les capacités de son enfant risque de le confronter inutilement à l’échec et de lui faire perdre confiance en lui. L’enfant a besoin d’avancer à son rythme et de se sentir valorisé à chaque étape franchie.

Mon conseil d’infirmière puéricultrice

Mon conseil d’infirmière puéricultrice

La sécurité affective s’appuie toujours sur la sécurité physique. Pour éviter d’être en hypervigilance, soignez le cadre de vie de votre enfant afin de limiter les dangers. Ainsi vous limiterez les interdits et permettrez à votre enfant de prendre davantage d’initiatives. De même, en donnant des règles protectrices, en expliquant les dangers, vous montrez à votre enfant que vous veillez sur lui.

Et n’oubliez pas de prendre soin de vous…

Donner de l’affection de manière inconditionnelle et permanente est très exigeant (il n’y a pas de honte parfois à se sentir épuisé…). Cette disponibilité n'est possible que si, vous-même, êtes bien dans votre peau de parent. Il est essentiel de trouver des temps pour vous ressourcer, prendre de la distance et de la hauteur. Tout comme vous souhaitez que votre enfant se réalise, vous devez veiller à votre propre épanouissement. Un parent heureux est le plus beau des cadeaux pour un enfant !