On demande souvent beaucoup à nos articulations. Ne pas les négliger est primordiale, et connaitre les maladies qui leur sont liées aussi.
Poignet, coude, épaule, genou, vertèbre... toutes les articulations mobiles ou semi-mobiles peuvent être atteintes de rhumatismes. Constamment sollicitées car servant aux mouvements, ces jonctions où deux extrémités osseuses recouvertes de cartilage se rencontrent supportent des pressions importantes.
Les deux principales maladies articulaires sont l'arthrose et l'arthrite. Plusieurs phénomènes prédisposent à l'arthrose, principalement :
C'est le rhumatisme chronique le plus fréquent. Arthrose de la hanche, du genou, de l'épaule mais aussi de la colonne vertébrale et des doigts, cette maladie invalidante, parfois très handicapante et souvent douloureuse, atteint environ 6 millions de personnes en France. En matière de prévention, le mouvement est roi. Il faut que les articulations bougent. Mais attention, si l'activité physique modérée est excellente, un sport pratiqué de manière intensive ou « porté » (course à pied, football…) est un grand pourvoyeur d'arthrose, en particulier chez les jeunes.
Contrairement à l'arthrose où l'articulation lésée est toujours « froide », dans l'arthrite, l'articulation atteinte est gonflée, rouge, chaude et douloureuse. Elle est le siège d'une inflammation aiguë ou chronique. Ses causes sont très nombreuses :
L'arthrite peut être le signe de maladies graves.
Le rhumatisme articulaire aigu peut succéder à une infection à streptocoques comme une angine ou une scarlatine. Les grosses articulations sont touchées successivement. Le cœur et les reins risquent d'être lésés, ce qui fait la gravité de cette maladie. Mais, grâce aux antibiotiques, la fréquence de ce rhumatisme a chuté de plus de 75 % ces dernières années.
Si plusieurs articulations sont touchées, c'est peut-être une polyarthrite rhumatoïde. Elle peut survenir à n'importe quel âge. Désordre immunologique ? Prédisposition génétique ? Infection virale ou bactérienne ? Ses causes sont encore inconnues comme les moyens de s'en prémunir. De nombreux traitements sont en revanche proposés pour calmer les crises et freiner l'évolution de la maladie.
La spondylarthrite ankylosante est, elle aussi, un rhumatisme inflammatoire chronique touchant les articulations du bassin ou de la colonne vertébrale. Elle survient chez l'homme jeune. Il existe une prédisposition génétique dans 90 % des cas. Pour prévenir ou traiter le mieux possible ces maladies rhumatismales, une consultation médicale précoce est indispensable. Plus le traitement débute tôt, plus les chances de préserver ou de récupérer une articulation fonctionnelle augmentent.
C'est la première cause de handicap en France. Fléau social qui frappe à tout âge, ces maladies des os et des articulations n'épargnent pas les enfants et peuvent être graves et invalidantes pour tous. Ces maladies peuvent être d'origine inflammatoire comme l'arthrite, le rhumatisme articulaire aigu ou la polyarthrite rhumatoïde. Les rhumatismes dégénératifs comme l'arthrose, mal universel, se développent au fur et à mesure du vieillissement de la population.
Les traitements ont fait de véritables progrès ces dernières années. Les anti-inflammatoires ont de moins en moins d'effets secondaires. La rééducation soulage la douleur, améliore l'état des muscles et des articulations. Les possibilités chirurgicales se multiplient. Les prothèses, notamment de la hanche, ont fait des avancées considérables ces dernières années.
- Dr Jean-Guy Bernez, chef du service de rééducation et de réadaptation fonctionnelle, hôpital Belle-Isle de Metz