Utilisé pour évoquer un feu, le terme anglo-saxon « burn-out » peut se traduire par « laisser brûler jusqu’au bout ». Explications.
Le burn-out est généralement la conséquence d’un stress chronique subi dans le cadre professionnel. Il n’existe pas de schéma universel de ce syndrome mais on distingue souvent plusieurs étapes. Dans un premier temps, la personne se fixe des objectifs très élevés, des idéaux auxquels elle consacre toute son énergie et son temps. Réalisant ensuite que les résultats atteints ne sont pas à la hauteur, ou que ses efforts ne sont pas reconnus par son employeur, elle s’investit davantage.
Mais l’insatisfaction et le manque de reconnaissance demeurent, les buts fixés ou les idéaux sont hors de portée, si bien que la déception, l’impatience, l’irritabilité et parfois le cynisme affleurent. Lorsqu’au bout de ce cercle vicieux, la personne a épuisé ses réserves, elle s’est « consumée », vidée. Elle est alors découragée, indifférente à son travail et aux autres, incapable de travailler.
Plusieurs années peuvent s’écouler avant que la personne ne finisse par atteindre l'état de burn-out. Le repos devient alors nécessaire mais il ne guérit rien. Les arrêts de travail sont d’ailleurs rarement longs, une trop longue période d’absence rendant le retour très difficile. Pour mettre fin au problème, il faut en général amorcer de réels changements dans sa vie, en commençant par en parler autour de soi.
L'épuisement professionnel n'est pas qu'un problème personnel. Il découle de bouleversements incessants des conditions de travail et se retrouve surtout dans les pays les plus industrialisés. Il fait partie intégrante des risques psycho-sociaux, une thématique de plus en plus évoquée ces dernières années. Les pouvoirs publics leur ont accordé une grande attention dans le deuxième plan de santé au travail et l'agence nationale pour l'amélioration des conditions de travail (ANACT) met en place de nombreux outils pour identifier et prévenir les risques psycho-sociaux en entreprise.
Le burn-out se manifeste par des signes plus ou moins visibles de 2 ordres :
émotionnel et psychologique : irritabilité, colères, impatience, méfiance, sentiment de culpabilité, sentiment d’impuissance, anxiété, aversion pour le travail, perte de l’estime de soi, pessimisme, isolement et sentiment d’abandon, cynisme, indécision, diminution des capacités de jugement, d’attention et de réflexion, etc. ;
physique et physiologique : troubles du sommeil, problèmes digestifs, maux de tête, douleurs musculaires ou dorsales, vulnérabilité aux infections (rhumes, grippes, otites…), perte ou prise de poids, fatigue importante…
Si vous reconnaissez chez vous ces symptômes, il est plus que temps de réagir et d'en parler à quelqu'un : à votre entourage, à votre médecin traitant, au médecin du travail ou encore à un psychologue.
- Institut National de Recherche et de Sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles (INRS)
- CHU de Toulouse, Service de Santé au Travail
Auteur(s): Clément GILBERT, journaliste
Burn out : un dossier de la Direction générale du travail à télécharger
Dans la continuité des travaux sur la prévention des risques psychosociaux, la Direction générale du travail (DGT) propose un dossier qui permet de clarifier ce que recouvre le burnout et de donner des recommandations aux acteurs de l’entreprise...