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Cancer des testicules

Cancer des testicules

Fréquent, le cancer des testicules est facilement diagnosticable. Symptomes, traitements et facteurs de risque, explications.

Cancer de l’homme le plus fréquent entre 20 et 35 ans, le cancer du testicule représente 1 à 2 % de l’ensemble des cancers diagnostiqués chez l’homme. Plus le dépistage est précoce et meilleures sont les chances de guérison. Une bonne raison pour se faire examiner régulièrement.

Entre 20 et 35 ans surtout

On estime la fréquence du cancer testiculaire entre 3 à 6 cas pour 100 000 hommes, âgés en majorité de 20 à 35 ans. Ce cancer est rare avant 15 ans et après 50 ans. La mortalité demeure encore élevée, de l’ordre de 0,4 % de la mortalité masculine générale.

 Dépisté à temps, c’est-à-dire avant le développement de métastases, ce cancer demeure d’un bon pronostic.

Des formes multiples

On devrait plutôt parler de cancers du testicule, tant les formes sont nombreuses, envahissant ou non les ganglions, plus ou moins métastatiques, c’est-à-dire diffusant à distance du testicule. Le plus fréquent demeure le cancer dit « germinal », de bon pronostic dans l’ensemble, et le plus redoutable, le choriocarcinome. Une fois le diagnostic de cancer suspecté, un bilan destiné surtout à la recherche de métastases permet d’orienter le traitement.

Facteurs de risque

Certaines situations prédisposent au développement d’un cancer testiculaire, comme l’appartenance à la race blanche, par exemple. On incrimine également :

  • certains dérèglements hormonaux (excès d’œstrogènes),
  • l’atrophie testiculaire après un traumatisme,
  • les séquelles d’oreillons,
  • et surtout la cryptorchidie (testicule "ascensionné") qui multiplie le risque par 20.

La chaleur ne semble pas augmenter le risque. Quant au cancer dit "des ramoneurs", il ne s’agit pas d’un cancer testiculaire, mais du scrotum.

« Lourdeur » et « grosseur » testiculaires

Auparavant souvent découvert lors du service militaire, en raison de l’examen systématique des appelés, le cancer du testicule se manifeste à la palpation par une masse indolore suspecte ou encore une augmentation de son volume. L’autre signe typique est une sensation de gêne au niveau d’un testicule, ou encore d’une lourdeur. C’est parfois à l’occasion d’une complication (métastase, découverte d’un ganglion, compression d’un organe abdominal…) que le diagnostic est établi. Ailleurs, c’est la réduction de la libido, un amaigrissement ou une fatigue inexpliquée qui peuvent attirer l’attention.

Traitement chirurgical surtout

Le traitement dépend, bien entendu, du type exact de cancer, de son évolution et de l’existence de métastases ou d’envahissements locaux. Dans certains cas, la radiothérapie peut permettre d’envisager 98 % de guérisons.

La chimiothérapie, à base de cisplatine surtout, permet une guérison également très élevée.

C’est la chirurgie, systématique, qui joue pourtant un rôle essentiel. Elle consiste à retirer le testicule touché (orchidectomie) ainsi que les ganglions éventuellement envahis par le cancer. On remplace le testicule par une prothèse. Les traitements n’ont pas d’influence sur la qualité de l’érection.

Traitement et stérilité

Si le cisplatine, utilisé comme chimiothérapie anticancéreuse principale, a profondément modifié le pronostic du cancer du testicule, il s’accompagne cependant d’un effet secondaire important, la stérilité. Un homme sur deux « récupérera » dans les deux ans qui suivent la chimiothérapie.

La radiothérapie, qui tâche d’épargner le testicule sain, entraîne également une azoospermie, c’est-à-dire une disparition des spermatozoïdes, réversible ou non en fonction de l’intensité de l’irradiation. La récupération survient dans l’année qui suit l’arrêt de la radiothérapie.

Conserver son sperme

Malgré la diminution de la fertilité, due au cancer lui-même, il paraît nécessaire de recourir à une autoconservation de son sperme avant le traitement, afin de préserver une certaine fertilité. Même si le risque de malformations chez un enfant conçu par un père sous chimiothérapie paraît faible, les spécialistes préconisent le port de préservatif lors de rapports sexuels pratiqués pendant la chimiothérapie et dans les deux années qui suivent.


Renseignez-vous sur les modalités de conservation auprès de la Fédération nationale des Centres d’étude et de conservation des œufs et du sperme humains (Cecos).

 

 Sources

- « La Revue du Praticien », n° 49, 1999

- « Le Généraliste », n° 2 206 du 31 mai 2002

- « Urologie », Éditions Estem, 2000 

Auteur(s): Dr Daniel GLOAGUEN, journaliste