Encore appelée fibrosite, fibromyosite, ou encore SPID (syndrome polyalgique idiopathique diffus), la fibromyalgie est une maladie qui touche en majorité les femmes, surtout vers la quarantaine.
Encore mal connue des médecins et assimilée trop souvent à une maladie psychiatrique, cette pathologie mérite pourtant qu’on s’y attarde puisqu’elle concerne plus de deux millions de personnes en France.
La fibromyalgie est une maladie épuisante. C’est la douleur qui domine. Il s’agit de douleurs d’insertion :
La douleur est parfois tellement diffuse que le fibromyalgique assure "souffrir de partout". Elle s’exagère au froid ou à l’effort. La fatigue est également présente. Il s’agit d’une lassitude chronique, ancienne, "depuis toujours" selon les malades. Les troubles du sommeil existent également chez la plupart des fibromyalgiques. Leurs nuits sont parasitées de dizaines de micro-réveils qui passent inaperçus mais perturbent quand même l’organisme.
La fibromyalgie est si mystérieuse, qu’aucun examen biologique ou radiologique ne peut en affirmer l’existence. Il existerait tout au plus une anomalie de la sérotonine, ce qui pourrait expliquer les troubles du sommeil et la douleur.
Pour l’instant, seul l’examen clinique qui retrouve des douleurs multiples (au moins 11 points douloureux) et une fatigue chronique permettent d’évoquer avec plus ou moins de certitude qu’il s’agit bien d’une fibromyalgie. C’est l’absence de preuve biologique ou radiologique et le terrain dépressif fréquemment rencontré, qui ont poussé certains médecins à parler, à tort, de maladie psychiatrique. La dépression survient car la douleur chronique rend dépressif, sans parler de l’incompréhension du milieu médical ou familial, excédé par les plaintes répétées et inexpliquées. Ce bilan négatif d’investigation a toutefois le mérite d’éliminer un certain nombre de pathologies essentiellement inflammatoires, qui peuvent simuler une fibromyalgie et qui nécessitent des traitements bien spécifiques.
- Fédération Nationale des Associations de Fibromyalgie
Auteur(s): Dr Daniel GLOAGUEN, journaliste