Thomas, 8 mois, se réveille toutes les nuits en pleurs sans raison apparente. Justine, 2 ans, trépigne et crie quand sa mère est au téléphone. Eliott, 4 ans et demi, tient absolument à mettre ses sandales en plein hiver… Autant de situations, parmi bien d’autres encore, que tout parent a rencontré ou rencontrera qui l’interrogent et le laissent bien souvent démuni.
Le bébé s’exprime par ses pleurs, lesquels jouent ainsi un rôle fondamental dans ses échanges avec son environnement familial. Comment reconnaître les différents pleurs de son petit pour mieux y répondre ?
Jusqu’à trois mois, les pleurs sont généralement causés par :
La réponse de l’adulte sera donc adaptée à chaque pleur :
Les bébés âgés de 4 à 8 mois sont généralement calmes : ils ont trouvé leur place au sein de la famille. Ils auront plutôt tendance à gémir pour exprimer leur malaise, au moment de la percée dentaire notamment.
En revanche, chez le nourrisson de 8 ou 9 mois, des angoisses ou manifestations d’inquiétude peuvent apparaître. L’enfant sera alors sujet à de fréquentes crises de larmes, principalement lorsque son père ou sa mère s’éloigne de son champ de vision ou qu’un visage étranger se penche sur son berceau. A cette période, il convient de ne pas confier son bébé à une personne qu’il ne connaît pas sans un temps d’adaptation préalable.
Ainsi, les pleurs permettent au tout petit d’exprimer un besoin, une envie, une émotion ou une sensation. S’il pleure, c’est qu’il a besoin d’être apaisé. Et lorsqu’un de ses parents réagit et répond à son chagrin, le bébé se sent aimé.Ensuite, l’enfant grandissant, l’âge des colères, des frustrations et de la soif d’autonomies liées aux premiers interdits arrive. Et les interactions peuvent s’achever bien souvent par des crises de larmes. C’est là une étape normale du développement de l’enfant : il s’affirme et souhaite devenir autonome, même quand sa maladresse ne lui permet pas de réaliser son désir. Les repas, le bain et l’habillage constituent alors autant d’occasions de manifester son mécontentement par des accès de colère.
Un caprice est chez l’enfant la manifestation d’un désir impérieux et soudain, qui ne rencontre pas l’approbation de l’adulte.
Psychiquement, les jeunes enfants fonctionnent dans l’immédiateté : ils veulent tout, tout de suite, selon le principe de plaisir. Rien ne doit entraver la réalisation de leur désir.
Pourtant, pour préserver son enfant des dangers, le maintenir en bonne santé, éviter les débordements et le sécuriser intérieurement, il est nécessaire de poser des limites. Les contraintes font partie de la vie, l’enfant va apprendre à vivre avec. Lui épargner les frustrations ne servirait qu’à les différer et à les rendre plus douloureuses encore par la suite. Le parent est le pilier sur lequel l’enfant doit s’appuyer sans crainte : ferme et déterminé, sécurisant et aimant.
En quelques mois, le tout-petit va faire de grands progrès : il apprend à marcher, précise ses gestes, ce qui le rend plus réceptif et mobile. Bébé grandit, explore le monde… et se heurte aux interdits.
Il fait l’expérience du " NON " ; notion qu’il va devoir intégrer, lui qui n’a connu jusque-là que la toute-puissance et la satisfaction immédiate de ses besoins. Il comprend peu à peu que ses envies ne peuvent à elles seules régir ses rapports aux choses et aux personnes.
A cet âge, l’essentiel pour l’enfant est de manifester son désaccord. C’est un moyen de structurer et d’affirmer sa personnalité au moment où il commence à se différencier d’autrui.
Lors de cette période, mieux vaut s’en tenir à un nombre restreint d’interdits, qui soient cohérents, applicables chaque jour et compatibles avec le développement psychomoteur de l’enfant. Interdiction de courir dans la rue, de frapper, de mordre, de mettre ses doigts dans les prises, par exemple.
Autour de 2 ans, grâce au développement du langage verbal, l’enfant apprend progressivement à communiquer et à exprimer ses émotions autrement.
Entre 3 et 6 ans, l’enfant oscille entre le désir de conquérir son autonomie et l’envie de rester un bébé. Le parent est là pour l’encourager à prendre son envol. Mais l’enfant doit se sentir libre de confier ses difficultés, ses doutes et ses colères si besoin est. Quand il dépasse les limites, c’est une forme de test, il vérifie que le parent est toujours présent. Le rôle de ce dernier consiste à redéfinir les règles et à assurer une présence protectrice. D’une manière générale, les enfants qui intègrent la notion de limite se sentent plus en sécurité et se comportent mieux.
Grandir, c’est apprendre à maîtriser ses émotions en fonction du contexte et de l’entourage. L’enfant doit apprendre à se dominer et à utiliser le registre verbal pour exprimer son mécontentement.
Auteur(s): La rédaction harmonie-prevention.fr