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Rivalités et jalousies dans la famille

Rivalités et jalousies dans la famille

La fratrie est le principal lieu d’apprentissage des processus de socialisation et de construction de l’identité individuelle. On y découvre la complicité, l’attachement, l’intimité… mais aussi les rivalités, oppositions, jalousies. Comme dans une micro-société, des personnalités différentes sont amenées à vivre ensemble. Comment gérer les conflits ?

Quand la famille s’agrandit

Le lien fraternel est imposé par les parents, mais libre à chacun de le qualifier et de l’entretenir… ou non. Et rien n’est figé : deux enfants jaloux dans l’enfance peuvent se révéler complices une fois adultes.

L’arrivée d’un petit frère ou d’une petite sœur est un bouleversement pour l’enfant quel que soit son âge. Devoir partager l’affection parentale l’inquiète : " Mes parents m’aimeront-ils comme avant ? ". Le rôle du parent : faire que chacun trouve sa placePour l’aider à trouver sa place, il est important de :

  • le rassurer : " Mon amour pour toi sera toujours le même "
  • être clair quant à la situation et rappeler les règles : " Même si tu ne veux pas de cet enfant, il est là et tu n’as pas le droit de lui faire de mal "
  • veiller à lui consacrer du temps rien qu’à lui (jeu, sortie…), en confiant le bébé à un tiers 
  • l’encourager à aider, ce qui valorisera son statut de " grand "
  • lui expliquer que l’on s’occupe de chacun différemment, parce que des enfants d’âges distincts ont des besoins différents : un biberon pour le bébé, une tasse pour le grand.

Plus tard, en cas de disputes, le parent rappellera les règles : on ne s’insulte pas et on ne règle pas un conflit avec des coups.Par ailleurs, le parent évitera de :

  • comparer ses enfants (favorisation de la compétition, naissance d’un complexe d’infériorité)
  • chercher à tout prix à donner la même chose à chacun (un cadeau à tous le jour de l’anniversaire de l’un)
  • enfermer ses enfants dans des rôles (bagarreur, enfant modèle…). Autant d’étiquettes qui les figent dans un type de comportement, les empêchant de s’exprimer autrement.

L’objectif pour les parents est d’instaurer et maintenir un lien fort entre frères et sœurs, dans l’amour et le respect, garant de l’équilibre familial et de l’épanouissement de chacun.

Lorsque la famille se recompose...

Lorsque deux cellules familiales, aux fonctionnements souvent différents, fusionnent, ce n’est pas sans créer quelques tensions, source de stress pour les parents. Éliot doit partager sa chambre avec son demi-frère plus jeune, et ne peut plus y jouer quand le petit fait la sieste. Élise débarrasse son assiette après le repas et découvre que le fils de son beau-père ne participe à aucune tâche ménagère.

Pour maintenir la relation de confiance et éviter que les petits conflits de départ ne dégénèrent en une guerre ouverte qui contaminerait la fratrie et le nouveau couple, il convient d’accompagner le changement avec bon sens en anticipant et en se mettant d’accord sur des règles communes.
Le dialogue entre enfants et parents est primordial. Il permet de comprendre les différences, de réparer ou expliquer ce qui est vécu comme une injustice, et ainsi d’aider les enfants à gérer leurs frustrations."Élise et Tom, dorénavant, vous mettrez la table et débarrasserez ensemble. Les enfants qui vivent sous notre toit respectent les mêmes règles."

Pour aller plus loin...

Didier Pleux, " Frères, soeurs… les erreurs à éviter dans la fratrie ", Éditions Eyrolles.Marcel Rufo, avec la collaboration de Christine Schilte, " Frères et soeurs, une maladie d’amour ", Éditions Fayard.Régine Scelles, " Frères et soeurs : complices et rivaux ", Éditions Fleurus.

Auteur(s): Ecole des Parents et des Educateurs (EPE) - Mise à jour mercredi 01 mars 2017