Chamailleries, provocations… fratrie rime quelquefois avec jalousie. Sentiment vieux comme le monde, la rivalité entre frères et sœurs stresse les parents. Comment atténuer les conflits ?
Dans une fratrie, une partie des rivalités se construisent par rapport aux parents (il faut apprendre à partager leur attention) et d’autres ne concernent que les enfants (il faut accepter les différences). Cette peur de perdre l’amour d’un parent peut être entretenue par des paroles a priori anodines, des comparaisons ou des clichés (" Elle est belle comme sa maman ! ", " C’est le clown de la famille ! ") qui ne font que stimuler les conflits. Vouloir les aimer " pareil " ou offrir systématiquement les mêmes choses, sous prétexte de justice, accentue également les rancœurs.
En cas de bagarre, séparez-les sans prendre parti puis écoutez-les à tour de rôle sans juger ni commenter. Évitez la question : " Qui a commencé ? " Sans minimiser le conflit, laissez-les apprendre à négocier et à gérer seuls leurs problèmes. D’une part, dotez chacun d’un espace privé (chambre ou coin lit) et mettez à leur disposition du matériel pour exprimer leurs rivalités (marionnettes, pâte à modeler, peinture…). D’autre part, encouragez leurs petits secrets ou les moments à eux. Enfin, chaque enfant aime se sentir unique. La bonne idée ? Réservez à chacun du temps de qualité et des moments privilégiés en fonction de ses goûts : parc avec le bébé mais piscine avec la plus grande. Constructif - même s’il est parfois éreintant ! -, le conflit apprend à communiquer et à mieux se connaître. Mais quel que soit votre savoir-faire, certains resteront rivaux et d’autres deviendront complices.
" Frères et sœurs complices et rivaux ", Régine Scelles, Éditions Fleurus, 2003.
" Relations frères-sœurs, du conflit à la rencontre ", Catherine Dumonteil-Kremer, Éditions Jouvence, 2006.
Auteur(s): Anne-Sophie Prévost