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Rougeole

Des plaques rouges derrière les oreilles, puis sur le visage et le tronc, de la fièvre, un écoulement nasal et une toux… il n'en faut pas beaucoup plus pour suspecter une rougeole, une maladie contagieuse d'origine virale qui connaît un regain d'activité depuis quelques années, déficit de vaccination oblige.

Depuis 2009, la France* et plus généralement l’Europe, connaissent une recrudescence des cas de rougeole qui inquiètent les pouvoirs publics, et ce, du fait d’une couverture vaccinale inférieure à 95 % de la population, un taux de vaccination ne garantissant pas l’éradication de la maladie comme le souligne l’OMS. Une inquiétude légitime, car cette maladie infectieuse s’accompagne parfois de complications sévères, voire gravissimes. Rappelons que la rougeole est une maladie virale très contagieuse liée à un virus (paramyxovirus) dont l’homme est le seul réservoir. La maladie survient 10 jours (incubation) après le contact avec le virus.

Les signes typiques de la rougeole

Difficile pour un médecin de passer à côté du diagnostic de rougeole, tant les signes sont évocateurs. La maladie débute par :

  • un accès de fièvre,
  • un écoulement nasal et oculaire,
  • une hypersécrétion bronchique qui donne lieu à une toux rauque.

Symptôme spécifique qui passe souvent inaperçu, la face interne des joues s’orne d’une petite tâche blanchâtre (signe de Koplick) qui signe l’entrée dans la période de haute contagion. Les premières plaques rouges surviennent 3 à 4 jours après l’atteinte des joues et apparaissent derrière les oreilles et sur le cou, pour recouvrir ensuite le visage, le tronc, puis l’ensemble du corps. A ce stade, le risque de contagion est encore important. Si le tableau clinique est suffisant pour permettre un diagnostic facile, un sérodiagnostic (recherche des anticorps spécifiques de la rougeole dans le sang) peut être nécessaire dans les cas douteux.

Une guérison spontanée

La fièvre disparaît en quelques jours ainsi que les plaques rouges. En d’autres termes, la guérison est spontanée. A ce stade, il n’y a plus de risque de contagion. Pour autant, les antibiotiques peuvent être nécessaires en cas de surinfection bactérienne ainsi que des médicaments antipyrétiques si la fièvre est mal supportée ou trop importante.

Quelques complications

La gravité de la rougeole réside dans les complications, rares certes, mais toujours possibles qui peuvent se traduire par des infections :

  • pulmonaires graves (bronchites, bronchiolites, pneumonies…),
  • ORL (laryngite),
  • oculaires (atteinte cornéenne),
  • et surtout neurologiques, mortelles parfois (encéphalite, convulsions, séquelles neurologiques diverses…).

Faire vacciner son enfant à partir d’un an

Seule la vaccination, bien tolérée en outre, permet d’éviter la rougeole. Dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) de mars 2011, l’InVS** conseille une première injection de vaccin ROR, qui couvre la rougeole, mais aussi les oreillons et la rubéole, dès l’âge de 1 an, voire à partir de 9 mois dès lors que l’enfant séjourne en collectivité.
La seconde injection de ROR doit être effectuée entre 12 et 24 mois, de telle sorte que tous les enfants devraient être vaccinés à l’âge de 2 ans.
Dans 5 à 10 % des cas, l’efficacité recherchée après la première dose n’est pas obtenue et nécessite donc une seconde injection par sécurité. L’éviction scolaire est de rigueur jusqu’à la guérison. Enfin, il est recommandé d’éviter d’approcher un malade de la rougeole en cas de grossesse, a fortiori en l’absence de vaccination.

* plus de 15 000 cas en 2011 contre 604 en 2008 et 40 en 2007
** Institut de veille sanitaire

Sources

"Le Quotidien du Médecin", n° 8760, 29 avril 2010 - n° 9003, 14 septembre 2011 - n° 9009, 22 septembre 2011 -  n° 9053, 5 décembre 2011.
"Puériculture et pédiatrie", 5ème édition, édition Lamarre, 2002.
"Le Panorama du Médecin", n° 4623, 18 février 1999 - n° 4841, 28 mars 2002.

Auteur(s): Dr Daniel Gloaguen - Mise à jour lundi 27 février 2017