Depuis quelque temps, votre enfant a des accès de fièvre, multiplie les petits accidents ou pipis au lit, se plaint au moment d’uriner : « ça brûle », « ça pique », etc. Il s’agit peut-être d’une infection urinaire.
L’infection urinaire est due à une présence anormalement élevée de bactéries dans les urines. Bien soignée, elle guérit sans laisser de traces. La contamination provient de l’extérieur, généralement des selles, et toute stagnation urinaire accentue cette prolifération de microbes.
L’infection est dite haute lorsque le rein est touché. Il faut rechercher cette infection (par bandelette réactive ou analyse d’urine) en cas de fièvre, de troubles digestifs ou d’une altération inexpliquée de l’état général.
Beaucoup plus fréquente, l’infection est dite basse lorsqu’elle n’atteint que la vessie. Elle touche généralement les plus grands, particulièrement les fillettes de plus de 3 ans. Leur urètre étant plus court, les germes contaminent plus facilement leur vessie. Ces cystites se manifestent par des difficultés à uriner, des envies fréquentes, des brûlures, des fuites, des démangeaisons, une énurésie (pipi au lit), etc.
« L’infection urinaire se produit souvent chez un enfant qui vide mal sa vessie. Le moment de l’apprentissage de la propreté est une période charnière. Cet organe végétatif, qui se vidait automatiquement jusque-là, va progressivement être contrôlé par l’enfant. Par exemple, il se retient à l’école par manque d’intimité et le risque d’infection augmente », explique le Dr Loïc Le Normand, du service d’urologie du CHU de Nantes. Une bandelette urinaire pour le diagnostic et quelques jours d’antibiotiques suffisent pour venir à bout d’une cystite. « En dehors de toute anomalie urologique, il faut surtout prendre le temps pour une “éducation mictionnelle” de l’enfant : lui apprendre à aller régulièrement aux toilettes, sans attendre le besoin pressant lorsque la vessie a déjà commencé à se contracter », insiste le Dr Le Normand.
Pour éviter les risques liés à la rétention d’urine, les urologues conseillent aux parents d’inculquer aux petites filles quelques règles d’hygiène simples : une vessie vidée régulièrement (cinq à six fois par jour au minimum), correctement (jusqu’à la dernière goutte), sans attendre le dernier moment, en prenant son temps (sans pousser ni forcer), confortablement installée (pieds à plat, genoux écartés et culotte baissée jusqu’aux chevilles), un essuyage de l’avant vers l’arrière avec pour finir un lavage des mains.
D’autres bonnes habitudes éviteront aux microbes d’atteindre l’urètre :
Dr Loïc Le Normand, service d’urologie du CHU de Nantes.
Diagnostic et antibiothérapie des infections urinaires bactériennes du nourrisson et de l’enfant, Afssaps, février 2007.
Auteur(s): Anne-Sophie Prévost