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L'annonce du cancer et le traitement

L'annonce du cancer et le traitement

Cancer... Un mot qui fait mal, qui fait peur, et dont l’annonce constitue toujours un traumatisme. Puis, la maladie devient plus réelle avec le traitement.

L’annonce du cancer

Lorsque le cancer survient malgré tout, il bouleverse de manière particulièrement brutale la vie d’une personne mais également celle de sa famille. L’annonce du diagnostic est d’ailleurs souvent vécue comme un coup de tonnerre psychologique. Elle provoque parfois des réactions particulières, comme la sidération (perte de tous ses repères, incapacité à réaliser et réagir) ou le déni (refus d’accepter le diagnostic) qui viennent s’ajouter à une multitude d’émotions différentes pour chacun : angoisse, colère, peur,soulagement de mettre enfin un nom sur ce qu’on sentait ou redoutait, culpabilité car sentiment de ne pas avoir suffisamment pris soin de soi (notamment lorsque le cancer est associé à un comportement évitable comme le tabagisme par exemple).

Par ailleurs, face au choc de la nouvelle, on peut oublier avoir été informé, déformer ce qu’on a entendu ou au contraire répéter sans cesse les informations comme pour tester leur réalité. C’est pourquoi le dispositif d’annonce prévoit généralement un deuxième temps où, grâce au recul, la personne peut entendre de manière plus sereine les données importantes.


Les principaux traitements

On distingue en général trois principaux traitements du cancer :

  • La chirurgie : utilisée pour la moitié des cancers, elle permet d’enlever les cellules cancéreuses lorsque celles-ci sont bien regroupées. Cette solution n’est souvent plus viable en cas de métastase (propagation).
  • La radiothérapie : elle traite les cancers localisés. Elle peut prendre la forme d’un rayon dirigé sur les cellules cancéreuses, de particules radioactives injectées soit dans le sang, où elles se collent uniquement aux cellules cancéreuses, soit directement dans l’organe touché. Ce traitement est souvent associé à la chirurgie car il permet de réduire la taille de la tumeur avant l’opération ou de compléter celle-ci en détruisant les cellules cancéreuses restant après l'intervention.
  • La chimiothérapie : souvent utilisée en cas de métastases, elle consiste généralement en une combinaison de plusieurs médicaments anticancéreux. Cette solution est celle qui génère le plus d’effets secondaires, dont certains, comme la perte de cheveux, les nausées ou vomissements, la fatigue, la perte d’appétit, sont bien associés au cancer dans l’esprit collectif, parfois à tort à la radiothérapie. Ces effets sont pour la plupart temporaires et ils doivent être considérés en lien avec l’efficacité de ce type de traitement. Par ailleurs, certains cancers comme le cancer du sein peuvent être ralentis avec des hormones ou des médicaments bloquant l’action hormonale. Enfin, les progrès de la recherche génétique offrent de plus en plus de solutions, notamment par des interventions sur les gènes et les enzymes.


Le traitement, un combat quotidien

Au cours du traitement, la maladie se fait plus réelle : c’est parfois à ce moment-là que les personnes réalisent qu’elles sont vraiment malades. Un sentiment qui peut être conforté par les effets secondaires, pas systématiques mais fréquents. Le malade peut en effet avoir l’impression que ceux-ci sont le signe d’une aggravation du cancer. D’où l’importance de l’information donnée sur les traitements et leurs suites… Mais le danger existe aussi dans les émotions du malade qui peut perdre l’envie de vivre ou estimer ne pas avoir assez d’énergie pour combattre le cancer. Or la volonté de s’en sortir a une incidence non négligeable sur la réussite du traitement, de même que le soutien des proches. Le soutien d’un psychologue ou d’un psychiatre peut parfois s’avérer nécessaire.
Entre deux traitements, le patient retourne à son domicile. Si ce moment est généralement bien vécu, du fait du plaisir de retrouver son chez-soi et sa vie, il peut générer de l’anxiété par la perte du sentiment de sécurité donné par l’établissement hospitalier. Le malade ressent souvent une grande fatigue physique et/ou morale et il peut être sujet aux changements d’humeur. Au cours de cette période, il est important de bien garder contact avec son médecin traitant et de discuter avec lui d’un éventuel recours à un service de soins ou d’hospitalisation à domicile (SAD ou HAD).


La fin du traitement

Quand le traitement se termine, le patient peut éprouver une tristesse de se séparer de l’équipe médicale avec laquelle il a passé beaucoup de temps, qui plus est dans une période délicate qui marque le début d’une vie très différente de celle d’avant. Malheureusement, le cancer peut être tenace et le patient ne doit pas ignorer qu’il existe un risque de récidive. C’est un événement violent, difficile à vivre et à accepter, qui est parfois assimilé à l’échec.

Pourtant, même un cancer récidivant peut être soigné. Savoir que la récidive existe peut permettre de rebondir, de trouver la force de surmonter de nouvelles épreuves si elle survient. Mais un cancer s’avère parfois incurable et le malade se trouve alors confronté à sa fin. Il peut ne pas l’accepter – c’est alors qu’on retrouve le déni – ou revoir ses priorités de vie (tenir jusqu’à tel événement). Selon les cas, le malade se referme alors sur lui-même, comme pour préparer la fin de toute relation avec ses proches, ou il se révèle au contraire particulièrement démonstratif. De manière directe ou indirecte, l’entourage du malade joue ainsi un rôle déterminant dans toutes les étapes d’un cancer.

 

Sources


- Ligue contre le cancer, guides
- Institut National du Cancer (INCa), rapport La situation du cancer en France en 2009
- Ressources du Programme « SOR SAVOIR PATIENT » mené par l’Institut National du Cancer en partenariat avec de nombreuses sociétés savantes
- Institut National de Prévention et d'Éducation pour la Santé (INPES), Baromètre cancer 2005 
- Chaîne Harmonie Mutuelle - http://www.youtube.com

Auteur(s): Clément GILBERT, journaliste