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Inégaux face à l'obésité

Nous l’avons tous déjà constaté un jour, nous sommes loin d’être égaux dans la prise de poids. Pour un même repas, (mêmes portions et composition), une personne peut prendre un kilo tandis qu’une autre peut même en perdre. Ce sont parfois nos gènes qui nous jouent ce tour.

Il existe en effet une prédisposition à l’obésité, généralement polygénique, c‘est-à-dire qu’elle dépend de plusieurs gènes. Cela ne signifie pas forcément que la personne concernée est ou sera obèse, mais qu’il existe un terrain favorable sur lequel les mauvais comportements alimentaires ou la sédentarité ont un impact plus fort. Cette prédisposition génétique n’est pas toujours qu’une affaire de famille, elle touche parfois toute une ethnie. Les aborigènes d’Australie ont ainsi plus de probabilités d’être obèses que d’autres populations. Cela s’explique bien souvent par leur histoire. Ceux dont les ancêtres ont survécu à d’importantes famines peuvent par exemple hériter d’un organisme habitué à stocker, en prévision d’autres disettes.

Il existe une autre forme de prédisposition à l’obésité qu’on pourrait qualifier de « culturelle ». En clair, une personne issue d’une famille où on mange mal aura plus facilement tendance à reproduire ce comportement alimentaire plus tard, notamment avec ses descendants. Ces deux héritages vont parfois de pair, si bien qu’on rencontre parfois des familles d’obèses pris dans un cercle vicieux très difficile à briser. Mais pas impossible.

Parmi les facteurs de risque d’obésité, on trouve également l’âge. En vieillissant, on devient moins actif, on perd de la masse musculaire et les besoins en calories sont alors moins importants. Ainsi, si l’on ne réduit pas sa consommation avec l’avancée en âge, on peut connaître une prise de poids. Enfin, dans la série des facteurs de risque non contrôlables, on trouve également les maladies. Certaines entraînent des difficultés physiques, si bien que la dépense énergétique devient insuffisante, avec les conséquences que l’on connaît. D’autres pathologies, plus rares, contribuent directement à la prise de poids,comme l’hypothyroïdie, la maladie de Cushing ou les tumeurs de l’hypothalamus. D’autres problèmes médicaux peuvent indirectement constituer des facteurs de risque en raison de leur traitement favorisant la prise de poids, les corticoïdes par exemple.

L’obésité ne dépend donc pas toujours de choix de vie, elle peut découler de facteurs externes impossibles à contrôler. Mais dans la liste des responsables, on peut également ajouter notre société, qui par certains aspects va à l’encontre du maintien d’un bon poids de santé.

 Sources

- Organisation Mondiale de la Santé (OMS), Obésité et surpoids, aide mémoire n°311
- Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (Inserm), Obésité - Bilan et évaluation des programmes de prévention et de prise en charge, 2006 (ISBN 2-85598-852-7)
- Insee première, L'obésité en France : les écarts entre catégories sociales s'accroissent, février 2007
- Haute Autorité de Santé (HAS), Chirurgie de l’obésité, juillet 2009
- Conseil Européen d’Information sur l’Alimentation (EUFIC), L’obésité et la surcharge pondérale, juin 2006

Auteur(s): Clément GILBERT, journaliste