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Diagnostic, traitement et prévention

Questions, examens, test, conseils, et soins, comment s’établissent diagnostic et traitement du syndrome du canal carpien ? Quels sont les moyens de prévention ?

En général, le médecin parvient à établir le diagnostic de syndrome du canal carpien par un interrogatoire mais il a souvent recours à un électromyogramme (EMG), qui mesure la transmission de l’influx nerveux dans le nerf médian grâce à des électrodes placées sur son trajet. Si le médecin soupçonne un rétrécissement du canal carpien du à l’arthrose ou à une fracture par exemple, il peut demander une radiographie du poignet et de la main. Enfin, l’échographie ou l’IRM sont parfois utilisées pour étudier le contenu du canal carpien ou à la suite d’une opération.

Une fois le diagnostic formulé, 3 solutions peuvent être envisagées :

  • lorsque le cas n’est pas très préoccupant (gêne peu importante, absence de paralysie du pouce et de perte de sensibilité, apparition récente), l’attente est préconisée, avec observation de l’évolution de la pathologie ;
  • si les douleurs sont plus importantes et que les symptômes datent de plus d’un an, on peut procéder à des infiltrations de corticostéroïdes. Celles-ci font disparaître la douleur chez 80% des patients mais cet effet bénéfique dure plus d’un an dans 20% des cas seulement. Il est donc souvent nécessaire d’en refaire mais ces infiltrations étant loin d’être anodines, elles sont limitées en nombre pour ne pas endommager les tendons fléchisseurs ;
  • l’intervention chirurgicale est la dernière solution, choisie pour les cas les plus préoccupants ou persistants. Elle vise à décomprimer le nerf médian en sectionnant l’épais ligament qui le recouvre.

 

La prévention

Au travail

Le syndrome du canal carpien étant souvent lié au travail, l’entreprise constitue un lieu privilégié de prévention, d’autant plus qu’avec 30 jours d’arrêt maladie en moyenne pour cette pathologie, il existe un intérêt certain à l’éviter. Dans un premier temps, il s’agit de dépister les situations à risque, soit par un entretien avec le médecin du travail, soit par la check-list OSHA, qui prend en compte divers facteurs comme l’environnement physique, l’organisation du travail, l’effort ou les amplitudes articulaires. Dans un deuxième temps, une intervention peut se mettre en place, mais elle nécessite une véritable implication de la direction et des différents acteurs de l’entreprise. Une fois les facteurs de risque identifiés par une analyse approfondie, ceux-ci pourront être maîtrisés. On pourra notamment travailler sur l’amélioration des outils utilisés, l’aménagement du poste de travail ou l’organisation du travail.


Poignet en main

Au-delà des actions menées en entreprise, la prévention du syndrome du canal carpien passe également par quelques recommandations personnelles.

  • Reposer régulièrement les mains et les poignets et étirer doucement ceux-ci lors de l'exécution de tâches répétitives.
  • Changer fréquemment de position et alterner les mouvements d’une main à l’autre si cela est possible.
  • Éviter de forcer avec les mains lorsqu’elles sont trop rapprochées ou trop éloignées du corps. Pour utiliser un clavier d’ordinateur par exemple, appuyer légèrement sur les touches.
  • Ne pas appuyer les poignets trop longtemps sur des surfaces trop dures.
  • Tenir les objets à pleine main, non du bout des doigts.
  • Préférer des outils avec des poignées ni trop grosses ni trop petites.
  • Limiter le temps d’utilisation d’un outil vibrant fortement.
  • Le froid favorise la douleur, porter donc des gants pour effectuer des travaux manuels dans un environnement à basse température ;
  • Éviter de « casser » les poignets, c’est-à-dire de les maintenir pliés vers le haut, pour utiliser la souris d’un ordinateur. S'équiper d’un repose-poignets ou d’un coussin ergonomique et ajuster la chaise à la bonne hauteur.
  • Toujours avec une souris, la configurer de manière à ce que le bouton le plus utilisé soit à droite. En cliquant avec l’index, la main est ainsi laissée dans une position plus naturelle.

Enfin, les maladies facteurs de risque, doivent être traitées sans attendre.

 Sources

- Institut National de Recherche et de Sécurité (INRS), Les troubles musculosquelettiques du membre supérieur, guide pour les préventeurs
- Institut Mutualiste Montsouris, Fiche info patients
- Assurance Maladie, Ameli santé

Auteur(s): Clément GILBERT, journaliste