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L’usage des psychotropes

L’usage des psychotropes

Un tiers des personnes de plus de 65 ans consommerait régulièrement des médicaments psychotropes, pas toujours à bon escient.

Pour limiter la consommation de médicaments psychotropes et les effets secondaires qui sont liés, les autorités sanitaires et sociétés savantes (Académie de médecine et Académie de pharmacie) ont émis plusieurs recommandations.

 

Une consommation à risques

La France figure parmi les pays champions du monde de la consommation de médicaments psychotropes, et cela est encore plus marqué chez les seniors. Pourtant, d’après les enquêtes de santé menées par les autorités sanitaires, ces médicaments sont souvent utilisés à tort, particulièrement les somnifères et les anxiolytiques. C’est d’autant plus inquiétant qu’ils comportent de nombreux risques pour les personnes âgées : confusion, pertes de mémoire, troubles de l’équilibre, et même pour certains d’entre eux comme les benzodiazépines* une augmentation du risque de démence à long terme.

 

À chaque psychotrope, ses précautions d’usage

Les psychotropes sont des médicaments qui ont une action sur le cerveau. Il en existe plusieurs catégories, et chacun doit être utilisé avec précaution et en respectant la prescription médicale. Les plus courants sont :

  • Les somnifères et hypnotiques sont prescrits pour les troubles du sommeil (difficultés d’endormissement, insomnies, réveils nocturnes…) Ils ne doivent pas être utilisés de façon prolongée (2 à 4 semaines maximum), car ils peuvent engendrer une dépendance, des troubles cognitifs comme des problèmes de mémoire et d’attention, voire des troubles de l’équilibre.
  • Les antidépresseurs sont indiqués en cas de dépression modérée à sévère, en complément d’une psychothérapie. Les traitements mettent 2 à 4 semaines avant d’être efficaces, et doivent être suivis au moins 4 à 6 mois. Les anxiolytiques soignent les troubles anxieux, souvent liés à une dépression. Ils agissent comme des tranquillisants. Ils doivent être prescrits en complément d’un accompagnement psychologique, à la dose la plus faible possible, et utilisés sur la période la plus courte possible (3 mois maximum) car ils peuvent entraîner des troubles de la mémoire et de l’équilibre, et une dépendance.
  • Les neuroleptiques sont indiqués contre les troubles sévères du comportement liés à certaines maladies comme la schizophrénie. Chez les seniors, ils peuvent être prescrits à des malades d’Alzheimer qui présentent une agressivité importante par exemple, ou lors d’un fort épisode de confusion en cas d’hospitalisation d’urgence. Dans tous les cas, un suivi psychiatrique est indispensable, et le traitement ne doit pas être prolongé au long cours. Si le traitement prescrit ne convient pas, s’il génère des effets secondaires ou au contraire s’il ne produit aucun effet, il est conseillé d’en parler avec son médecin traitant. Ce dernier pourra être amené à ajuster voire à modifier le traitement prescrit.

Par ailleurs, la diminution puis l’arrêt de ce genre de traitements doit se faire en accord avec le médecin traitant, de façon progressive, afin d’éviter un risque de rechute ou encore de dépendance.

 

*Benzodiazépines : il s’agit par exemple  de Xanax®, Valium®, Lexomil®… Sous leur forme générique, tous ces médicaments ont toujours un nom qui se termine par –am (alprazolam, diazépam, bromazépam, lorazepam…)

Sources

  • Haute Autorité de Santé
  • Académie de médecine
  • Agence gouvernementale Santé Publique France

Auteur(s): Emilie Gillet